Accompagnement des inventions, Besoin urgent!
Au-delà
des récompenses des pouvoirs publics se pose le problème du soutien à
apporter aux inventeurs pour une multiplication des trouvailles à
l’échelle industrielle.
Une récompense qui s’ajoute à celles déjà engrangées par ce chercheur.
Le
Cardiopad, tablette tactile médicale imaginée et conçue par le jeune
ingénieur informaticien camerounais Arthur Zang, vient de recevoir une
nouvelle distinction à l’international.
L’inventeur a remporté l’Africa Prize For Engeneering Innovation, la
semaine dernière, en Tanzanie. Empochant à l’occasion une médaille en
or et 23 millions de F.Une récompense qui s’ajoute à celles déjà engrangées par ce chercheur.
Au
niveau national, il y a eu en 2012, cette subvention de 20 millions de F
ordonnée par le président de la République pour soutenir le projet. Et
en juillet dernier, le Prix spécial d’encouragement du président de la
République. Avec à la clé, un chèque de 20 millions de F et une médaille
de chevalier de l’Ordre national de la valeur. A cela, on peut ajouter
le prix Rolex pour l’entreprise décroché en 2014 et qui a valu au
promoteur du Cardiopad la somme de 28 millions de F.
De
nombreux millions qui n’ont pourtant pas suffi à lancer la production à
grande échelle de cet appareil médical. Ce n’est qu’en janvier dernier,
soit pratiquement cinq ans après la création du Cardiopad en 2011, que
le promoteur a pu commencer à le commercialiser à deux millions de F.
Rendu à fin mai 2016, ce sont 53 spécimens qui ont déjà été vendus selon
Arthur Zang. Constat étonnant : aucune acquisition au niveau national.
Le Cardiopad s’est plutôt vendu au Gabon (25 exemplaires) au Népal (15
exemplaires) et en Asie, plus précisément en Inde.
Une
situation qui étonne plus d’un observateur. Notamment lorsqu’on sait que
le projet est né du désir d’améliorer l’accès des populations
camerounaises notamment celles vivant en milieu rural aux soins
cardiologiques dans un environnement où le nombre de cardiologues est
insuffisant. Dans ce contexte, on devrait s’attendre à un fort
engouement des finaniers pour la production du Cardiopad à l’échelle
industrielle.
Ce
constat n’est pas valable pour le seul Cardiopad. De nombreuses
trouvailles de chercheurs camerounais ayant fait leur preuve même sur la
scène internationale tardent à être vulgarisés auprès des différentes
cibles. On en a vu quelques-unes lors des Journées d’excellence de la
recherche scientifique et de l’innovation (JERSIC) en novembre 2015 à
Yaoundé. Six mois après, on ne semble plus parler de la farine faite à
base de peau de manioc qui a pourtant séduit dans les stands. Tout comme
la peinture made in Cameroon à base d’argile, de terre, de plantes et
de fleurs. Que sont devenues la machine à découper l’Okok, la cafetière
d’une capacité de 300 tasses et le ciment écologique à base de
lattrite? Dans une interview accordée à CT il y a quelques mois, le
ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation évoquait la
mise sur pied d’un fonds spécial pour le financement des activités de
recherche et d’innovation comme mesure incitative pour susciter
l’intérêt des privés. La structure est vivement attendue. Sans doute
qu’elle sera évoquée durant les échanges prévues ce jour à Douala entre
le ministre Madeleine Tchuinté et les opérateurs économiques dans le
cadre des Journées de l’Entreprise organisées par le groupement
inter-patronal du Cameroun.
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