Conférence économique internationale de Yaoundé: tapis rouge aux investisseurs
En
ouvrant les travaux mardi au palais des Congrès, le président Paul Biya
a démontré que le Cameroun offre des opportunités variées
d’investissement.
Que
faut-il pour que les investisseurs nationaux et étrangers saisissent
ici et maintenant, ainsi qu’à l’avenir, les opportunités qu’offre le
Cameroun, terre d’attractivités, pour investir et rester durablement
dans notre pays ? Cette problématique
globale
est revenue en filigrane des réflexions et des pistes de
solutions esquissées mardi en mi-journée à l’ouverture de la conférence
économique internationale de Yaoundé. La cérémonie solennelle
d’ouverture présidée
par le président de la République, Paul Biya, s’est déroulée dans la
grande salle du palais des Congrès où ont pris place tous les corps
constitués de l’Etat, les membres du corps diplomatique, des invités
spéciaux, des opérateurs économiques, des nombreuses personnalités
conviées à cette occasion et des membres du CERAC.
Après
l’hymne national et le passage sur écran d’un spot présentant
quelques-uns des atouts du Cameroun, le délégué du gouvernement auprès
de la communauté urbaine de Yaoundé, Gilbert Tsimi Evouna, a souhaité la
bienvenue à tous les participants. Vous êtes chez vous à Yaoundé, la
ville aux sept collines, ville verte, ville accueillante, leur a-t-il
dit. Profitez-en, a-t-il ajouté en substance, pour déguster l’art
culinaire camerounais notamment au « Bois Ste Anastasie ». Pour d’autres
plaisirs, avec prudence et sagesse.
Des conclusions utiles pour toute l’Afrique
Dans
son discours d’ouverture, le président Paul Biya a, avant tout, exprimé
sa gratitude à l’ensemble des personnalités qui ont accepté
l’invitation du Cameroun à participer à la conférence économique
internationale de Yaoundé. Il y voit leur intérêt non seulement pour le
développement économique du Cameroun mais aussi pour l’amélioration des
conditions de vie des populations camerounaises. Il a indiqué les deux
principales articulations de la conférence, dans un premier temps (hier)
l’examen de la situation économique, la présentation et l’analyse des
atouts du Cameroun lors des tables rondes, dans un second temps
(aujourd’hui) la rencontre entre investisseurs et opérateurs économiques
nationaux. Pour le chef de l’Etat, les conclusions de la présente
conférence devraient servir à l’Afrique toute entière. Voilà pourquoi il
a relevé quelques faits significatifs d’une histoire du développement
de notre continent analysée tantôt avec un pessimisme outrancier dans
les premières années de l’indépendance, 1960 (l’Afrique noire est mal
partie de René Dumont) à l’optimisme endormeur présentant béatement
l’Afrique, sans nuance aucune, comme le continent de tous les succès à
venir. Fidèle à lui-même, le président Paul Biya se dit « prudent ». Et d’exprimer, une fois de plus sur ce sujet, ses convictions. La croissance
n’est pas une fin en soi, dit-il. Il faut aller au-delà de sa mesure
numérique. Il faut mettre l’homme au centre des initiatives à caractère
économique. Ceci est valable pour notre planète Terre. Dans un monde
dont l’interdépendance est toujours accrue, le défi global consiste à
créer des espaces économiques partagées. C’est, précise-t-il, ce que le
Cameroun recherche : promouvoir ici un partenariat gagnant-gagnant. D’où
l’appel aux investisseurs vers notre pays aux multiples atouts et aux
nombreuses opportunités.
Ancien
président de la Commission européenne et ancien PM portugais, Jose
Manuel Barroso a plaidé pour une coopération plus étroite entre l’Europe
et l’Afrique. N’exerçant plus de fonction officielle, a-t-il cru devoir
préciser, il s’est engagé à s’exprimer avec plus de franchise. Il a
balayé l’europessimisme, car selon lui l’Europe fait montre de
résilience face aux crises actuelles (réfugiés, crises dans certains
pays et menaces sur l’euro…) S’agissant de l’Afrique, il a repris le
questionnement du président des Etats-Unis Barack Obama. Il y a 30 ans
environ, le Kenya et la République de Corée étaient au même niveau de
développement. D’où vient la différence aujourd’hui ? Au-delà de
l’ouverture commerciale, les facteurs cruciaux pour le développement,
selon Jose Manuel Barroso, sont les suivants : les infrastructures,
l’éducation et l’état de droit.
L’expérience
coréenne, racontée par l’ancien Premier ministre Chung Un-Chan est
basée sur une croissance économique partagée. La République de Corée a
mis en œuvre une stratégie nationale de développement, un accent
particulier sur l’éducation et un « fighting spirit » national. Dans ce
pays, l’on apprend et pratique trois valeurs essentielles dès la
naissance : aimer la patrie, respecter les aînés, faire des économies.
Enfin,
le PDG du groupe United Bank for Africa présent dans 19 pays africains,
le Nigérian Tony Elumelu, plusieurs fois ovationné, a démontré que le
Cameroun est un pays viable pour les investisseurs. La formation est
solide : il a choisi trois Camerounais pour diriger le groupe dans trois
autres pays africains. Il a discuté avec les autorités camerounaises
pour trouver des espaces de construction d’immeubles-sièges à Yaoundé et
Douala. Sa fondation entend former sur fonds propres des jeunes
Camerounais talentueux et ambitieux. Les solutions aux problèmes
africains doivent d’abord venir des Africains eux-mêmes, pense-t-il. Une
photo de famille a conclu la cérémonie.
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