La BEAC veut changer le cap dans la Politique monétaire
Par Josiane TCHAKOUNTE, Cameroon Tribune
C’est
la principale information qui ressort de la session extraordinaire du
Comité de politique monétaire tenue mercredi dernier à Yaoundé.
Les
membres du Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des Etats
de l’Afrique centrale (BEAC) réunis mercredi dernier à Yaoundé en
session extraordinaire, ont examiné les textes relatifs à la réforme
de
la politique monétaire de la Banque centrale. De cet examen, deux
documents ont été adoptés. La Décision fixant les règles, instruments et
modalités d’intervention de la BEAC sur le marché monétaire d’une part.
Et d’autre part, la Décision relative au dispositif des réserves
obligatoires dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique
centrale (CEMAC).
Sur les réserves obligatoires
Les
réserves obligatoires doivent être comprises comme les fonds que les
établissements de crédit exerçant dans la sous-région CEMAC sont tenus
de déposer dans des comptes ouverts à la BEAC. Actuellement, la gestion
de ces ressources est adossée sur l’épargne (dépôts) des ménages et des
entreprises dans les banques commerciales. La part (coefficient) de ces
dépôts varie jusqu’ici par groupe de pays et en fonction de la liquidité
globale du système bancaire. Selon les observations de la Banque
centrale, ce dispositif a montré des faiblesses. D’où le réaménagement
introduit au travers de la Décision adopté au CPM de mercredi dernier.
« Les propositions introduites visent à uniformiser les coefficients des
réserves obligatoires, avec la fixation de seuils de constitution pour
écarter les banques qui collectent peu d’argent auprès de leurs
clients ». Cela voudrait dire adopter les mêmes taux pour toutes les
banques de la sous-région. Les réserves obligatoires ne seront plus
uniquement constituées des dépôts, mais aussi, des titres de créances
négociables. C’est-à-dire les bons et obligations du Trésor émis par les
différents Etats de la sous-région sur le marché monétaire de la BEAC
(afin de mobiliser les fonds pour leur trésorerie ou financer des
projets) et rachetés par les banques.
Sur le marché monétaire
Il
s’agit d’un marché de court terme (moins de deux ans) où les banques,
les assurances, les entreprises et les Etats prêtent et empruntent des
fonds en fonction de leur besoin. Celui de la BEAC a démarré ses
activités depuis juillet 1994. La Banque centrale y intervient pour
injecter ou retirer de l’argent selon le besoin. Ces opérations sont
adossées sur différents supports à l’instar des bons du Trésor,
couramment émis par les Etats de la CEMAC. La réforme initiée sur ce
segment est parti de deux constats. D’abord les limites de la nature des
instruments de politique monétaire ainsi que leurs procédures
d’application. Ensuite sur la simultanéité des interventions positives
et négatives (injection ou ponction) de la BEAC qui entravent la
lisibilité des opérations de sa politique monétaire. La nouvelle réforme
apporte des aménagements permettant de diversifier les instruments afin
d’améliorer le cadre de politique monétaire.
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