Conférence économique internationale au Cameroun : « Nous avons besoin d’attirer les investisseurs »
A des heures de la tenue de la Conférence Internationale sur le
thème « Investir au Cameroun, terre d’attractivités » qui sera consacrée
aux opportunités d’investissement dans notre pays, le Ministre de
l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, dans
une interview accordée à la presse, en explique les tenants et les
aboutissants.
Louis Paul Motaze précise les enjeux liés à la recherche de nouveaux investissements porteurs de croissance et analyse l’état de santé de l’économie nationale, en identifie les forces et les points d’amélioration.
Concernant précisément la conférence économique internationale de Yaoundé, ce que je peux vous dire c’est que les dispositions ont été prises par l’organisation pour en faire un rendez-vous réussi tant pour ce qui est des questions matérielles, de la participation des personnes ressources conviées, que des échanges qui sont attendus.
Sur le volet relatif à la participation gouvernementale, une concertation interministérielle s’est tenue jeudi dernier au ministère de l’Economie avec les différents départements ministériels concernés au premier chef, notamment les travaux publics, l’eau et l’énergie, le développement urbain, la recherche scientifique et l’innovation, les postes et télécommunications, les forêts et la faune et l’agriculture. Ensemble, nous avons finalisé les préparatifs concernant le format unique de présentation des projets lors de la conférence. C’était important pour permettre d’aller droit à l’essentiel.
Par la suite, il y aura, au deuxième et dernier jour notamment, une série de quatre ateliers qui mettront en scène les porteurs de projets et les investisseurs.
Notre économie, vous le savez bien, fait face à des chocs exogènes, dont la baisse des prix du pétrole sur le marché international et la guerre contre Boko Haram qui nécessite des moyens colossaux et qui créent un effet d’éviction sur l’utilisation de nos ressources financières. A cela devraient se greffer d’autres contingences liées à la mise en œuvre de l’APE avec l’Union Européenne à partir du 04 août 2016. Pour faire face à ces difficultés, le gouvernement et l’ensemble des acteurs au développement doivent mener des actions concertées et prendre des mesures appropriées pour atténuer les conséquences sur notre économie, d’où la pertinence de la tenue de cette conférence.
Je voudrais vous faire relever par ailleurs que la dynamique de l’économie camerounaise depuis 2010, année de début de mise en œuvre du DSCE est effective. Et elle est portée par les projets structurants de première génération qui ont été lancés, entre autres le port en eau profonde de Kribi, la centrale à gaz de Kribi, les barrages de Lom-Pangar et Mem’vele, etc., qui montrent bien le relèvement du niveau d’investissements publics et ses effets positifs sur les investissements privés. Ainsi la part au budget du Bip connait une progression passant de 30,7% en 2015 à 36% en 2016, soit un accroissement de 5,3 points.Toutefois, les performances sont encore en deçà des niveaux nécessaires pour réaliser le profil de la Vision 2035 et les performances des pays émergents. D’où les initiatives qui sont prises pour non seulement renforcer l’investissement public mais surtout actionner des leviers permettant le regain de l’investissement privé qui constitue plus de 80% de l’investissement total. Vous comprenez donc que l’organisation de cette conférence est une réelle opportunité de mobilisation plus accrue des investisseurs tant nationaux qu’internationaux.
Nous avons par ailleurs le privilège de disposer de l’économie la plus diversifiée de la sous-région, ce qui offre des opportunités d’affaires en termes d’exportations et d’importations. De même, compte tenu de l’importance de la production des produits primaires et semi-finis, les facilités offertes par le gouvernement pour une meilleure valorisation desdits produits constituent autant d’opportunité à saisir. Donc, le Cameroun, terre d’attractivités et surtout d’opportunités, c’est loin d’être un slogan, mais bien une réalité qui s’impose et dont nous travaillons à tirer le meilleur parti.
D’autres contraintes existent c’est vrai, principalement d’ordre structurel. Mais, les réponses y relatives sont progressivement amorcées par les pouvoirs publics notamment dans le cadre de la mise en œuvre des grands projets infrastructurels. Parmi ces autres contraintes, je peux relever celles d’ordre énergétique qui ont commencé à être résorbées avec la mise en service de la Centrale à gaz de Kribi et la mise en eau partielle du barrage de Lom Pangar. Et cette dynamique va se poursuivre avec les mises en service prochaines des barrages de Lom Pangar (mise en eau totale), de Mekin et de Memve’ele, qui vont nous permettre de porter les capacités de production d’énergie de 946 Mw en 2009 à 1644 Mw à fin 2017.
Sur le plan de la réduction des coûts d’approvisionnement et d’évacuation des produits, cela devrait davantage s’améliorer avec la mise en service prochaine du port en eau profonde de Kribi et les ouvertures des entrées Est et Ouest de Douala ainsi que la création/réhabilitation des axes routiers inscrits dans le Plan d’Urgence Triennal pour l’accélération de la croissance instruit par le Chef de l’Etat.
Je note enfin que des actions spécifiques sont entreprises et devraient se poursuivre pour accompagner les industries non seulement à davantage transformer les produits locaux, mais également à créer de marchés captifs.
Propos recueillis par Augustine NGO, MINEPAT
Louis Paul Motaze précise les enjeux liés à la recherche de nouveaux investissements porteurs de croissance et analyse l’état de santé de l’économie nationale, en identifie les forces et les points d’amélioration.
- Monsieur le Ministre, à quelques jours de la Conférence internationale prévue les 17 et 18 mai prochains, où en est-on avec les préparatifs ?
Concernant précisément la conférence économique internationale de Yaoundé, ce que je peux vous dire c’est que les dispositions ont été prises par l’organisation pour en faire un rendez-vous réussi tant pour ce qui est des questions matérielles, de la participation des personnes ressources conviées, que des échanges qui sont attendus.
Sur le volet relatif à la participation gouvernementale, une concertation interministérielle s’est tenue jeudi dernier au ministère de l’Economie avec les différents départements ministériels concernés au premier chef, notamment les travaux publics, l’eau et l’énergie, le développement urbain, la recherche scientifique et l’innovation, les postes et télécommunications, les forêts et la faune et l’agriculture. Ensemble, nous avons finalisé les préparatifs concernant le format unique de présentation des projets lors de la conférence. C’était important pour permettre d’aller droit à l’essentiel.
- Pour parler d’essentiel justement, comment vont se dérouler les travaux ?
Par la suite, il y aura, au deuxième et dernier jour notamment, une série de quatre ateliers qui mettront en scène les porteurs de projets et les investisseurs.
- Pourquoi le chef de l'Etat a-t-il jugé nécessaire d'organiser une conférence sur l'investissement au Cameroun?
Notre économie, vous le savez bien, fait face à des chocs exogènes, dont la baisse des prix du pétrole sur le marché international et la guerre contre Boko Haram qui nécessite des moyens colossaux et qui créent un effet d’éviction sur l’utilisation de nos ressources financières. A cela devraient se greffer d’autres contingences liées à la mise en œuvre de l’APE avec l’Union Européenne à partir du 04 août 2016. Pour faire face à ces difficultés, le gouvernement et l’ensemble des acteurs au développement doivent mener des actions concertées et prendre des mesures appropriées pour atténuer les conséquences sur notre économie, d’où la pertinence de la tenue de cette conférence.
Je voudrais vous faire relever par ailleurs que la dynamique de l’économie camerounaise depuis 2010, année de début de mise en œuvre du DSCE est effective. Et elle est portée par les projets structurants de première génération qui ont été lancés, entre autres le port en eau profonde de Kribi, la centrale à gaz de Kribi, les barrages de Lom-Pangar et Mem’vele, etc., qui montrent bien le relèvement du niveau d’investissements publics et ses effets positifs sur les investissements privés. Ainsi la part au budget du Bip connait une progression passant de 30,7% en 2015 à 36% en 2016, soit un accroissement de 5,3 points.Toutefois, les performances sont encore en deçà des niveaux nécessaires pour réaliser le profil de la Vision 2035 et les performances des pays émergents. D’où les initiatives qui sont prises pour non seulement renforcer l’investissement public mais surtout actionner des leviers permettant le regain de l’investissement privé qui constitue plus de 80% de l’investissement total. Vous comprenez donc que l’organisation de cette conférence est une réelle opportunité de mobilisation plus accrue des investisseurs tant nationaux qu’internationaux.
- En dehors de mettre en vitrine le potentiel et les atouts économiques reconnus du Cameroun, peut-on s’attendre à des retombées palpables pour le pays au lendemain de la conférence en vue ?
- Peut-on s’attendre à une mise en œuvre à brève échéance des conclusions et recommandations de ces importantes assises dans l’optique d’une croissance plus robuste ?
- Il y a cette question liée aux nombreuses opportunités d’investissement voire compromises à cause d’un climat des affaires jugé peu favorable. Qu’est-ce qui va changer ?
- Le thème des assises présente le Cameroun comme une ‘terre d’attractivités’. En quoi est-ce qu’il l’est ?
Nous avons par ailleurs le privilège de disposer de l’économie la plus diversifiée de la sous-région, ce qui offre des opportunités d’affaires en termes d’exportations et d’importations. De même, compte tenu de l’importance de la production des produits primaires et semi-finis, les facilités offertes par le gouvernement pour une meilleure valorisation desdits produits constituent autant d’opportunité à saisir. Donc, le Cameroun, terre d’attractivités et surtout d’opportunités, c’est loin d’être un slogan, mais bien une réalité qui s’impose et dont nous travaillons à tirer le meilleur parti.
- Quelle place est dévolue au secteur privé dans vos options de développement du pays ?
- Quid du problème des coûts jugés prohibitifs des facteurs de production ?
D’autres contraintes existent c’est vrai, principalement d’ordre structurel. Mais, les réponses y relatives sont progressivement amorcées par les pouvoirs publics notamment dans le cadre de la mise en œuvre des grands projets infrastructurels. Parmi ces autres contraintes, je peux relever celles d’ordre énergétique qui ont commencé à être résorbées avec la mise en service de la Centrale à gaz de Kribi et la mise en eau partielle du barrage de Lom Pangar. Et cette dynamique va se poursuivre avec les mises en service prochaines des barrages de Lom Pangar (mise en eau totale), de Mekin et de Memve’ele, qui vont nous permettre de porter les capacités de production d’énergie de 946 Mw en 2009 à 1644 Mw à fin 2017.
Sur le plan de la réduction des coûts d’approvisionnement et d’évacuation des produits, cela devrait davantage s’améliorer avec la mise en service prochaine du port en eau profonde de Kribi et les ouvertures des entrées Est et Ouest de Douala ainsi que la création/réhabilitation des axes routiers inscrits dans le Plan d’Urgence Triennal pour l’accélération de la croissance instruit par le Chef de l’Etat.
Je note enfin que des actions spécifiques sont entreprises et devraient se poursuivre pour accompagner les industries non seulement à davantage transformer les produits locaux, mais également à créer de marchés captifs.
- Pour terminer Monsieur le Ministre, quelle sera la place du Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi DSCE et du Plan d’Urgence Triennal au cours de cet événement ?
Propos recueillis par Augustine NGO, MINEPAT
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