Les trésors de l'économie numérique
Par Grégoire DJAMARLA, Cameroon Tribune
La société numérique dans laquelle notre monde s’installe à une
vitesse supersonique est en passe de rendre internet incontournable dans
notre vie quotidienne. On imagine bien ce qui peut être fait demain
sans ce puissant outil de communication.
Dans les sociétés où cette révolution numérique date, il est devenu
presque impossible pour un chercheur d’emploi de répondre à une offre
d’emploi s’il ne dispose d’une adresse électronique. Dans une tribune
publiée récemment dans CT,
Jean-Melvin Akam cite le cas du Rwanda qui
est train « digitaliser » toutes ses administrations. Dans ce petit pays
d’Afrique, à travers le portail Irembo qui crée un contact direct et
permanent entre les citoyens rwandais et les administrations, « il est
possible de renouveler son passeport, demander une nouvelle carte
d’identité ou obtenir une copie du casier judiciaire en ligne sans se
déplacer », révèle-t-il. Malgré son potentiel humain et infrastructurel,
le Cameroun souffre toujours de la fracture numérique. Il se classe
parmi les pays à faible score en matière de pénétration de l’internet
des TIC. Le nombre d’utilisateurs d’internet représente 20% de la
population et le taux de contribution des TIC au PIB est de 5%.
L’économie numérique qui fait partie des urgences prioritaires du
chef de l’Etat à travers ses discours du 31 décembre 2015 et du 10
février 2016 se résume en fait à l’utilisation d’Internet mais surtout
Internet à haut débit. Sur ce plan, le Cameroun a encore du chemin. La
fracture numérique du pays se nourrit de l’insuffisance d’un réseau
backbone national en fibre optique, de la faiblesse d’accès au câble
sous-marin en fibre optique et l’absence de points d’échange internet et
de centraux téléphoniques de nouvelle génération. La pose de la fibre
optique sur un linéaire de 6000 km est en effet encourageante. Mais il
faut parachever ce projet en construisant les 4000 km restants. La
connexion des administrations et des ménages aux terminaux de la fibre
optique est aussi d’une nécessité urgente. Internet à haut débit n’est
possible que grâce à la mise en place des infrastructures à la hauteur
de la large bande. Il faudra également penser au maillage du territoire
par les cinq câbles sous-marins qui seront bientôt installés. La
disponibilité d’une énergie électrique suffisante. Pour véritablement
rattraper notre retard, au plus vite, il faut renforcer le backbone
national de fibre optique pour garantir l’accès universel à internet
aux services numériques. A travers des politiques publiques
véritablement incitatives, les pouvoirs publics doivent stimuler à la
production et l’offre des contenus numériques. Une révision du code des
investissements est nécessaire pour intégrer la réalité des « start-up »
et leur permettre de bénéficier des investissements. L’administration
doit faire son aggiornamento pour opérer une mutation numérique. De
manière générale, il faut promouvoir une culture numérique dans les
actes de la vie quotidienne. Cette éducation à l’économie numérique doit
questionner la nécessité de reformer les programmes scolaires et
universitaires actuels. Il faudra en définitive songer à garantir la
cybersécurité des échanges à travers la protection des données
individuelles et la lutte contre toutes formes de cybercriminalité. Le
Cameroun qui a du potentiel en la matière pourra devenir un hub
régional.
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