Infrastructures de transport; business à choix multiple

ct270416.jpgIl suffit d’un coup d’œil sur les statistiques du réseau routier national, par exemple, pour être facilement convaincu. Le secteur des infrastructures de transport au Cameroun est certainement l’un des plus gros potentiels du pays en matière d’investissement. Tenez : les routes du Cameroun représentent aujourd’hui (chiffres du ministère des Travaux publics), un peu plus de 120.000 km. Dont moins de 7000 km bitumés. Le reste en terre. Alors imaginez seulement la perspective de bitumer l’ensemble du réseau actuel. Imaginez aussi l’idée de densifier ce réseau dont on sait bien qu’il demeure largement
insuffisant. Imaginez enfin tout ce que peut représenter en termes d’opportunités d’affaires, l’entretien de tous ces acquis. Imaginez tout cela et vous aurez toutes les caractéristiques d’une véritable mine d’or.

Les participants à la conférence internationale de Yaoundé auront sans doute l’occasion de s’arrêter sur ce secteur ô combien névralgique pour une quête résolue de l’émergence. Et à coup sûr, ils ne s’empêcheront de relever que, loin de rougir de son réseau routier, le Cameroun gagnerait à voir dans cet état des lieux peu flatteur il est vrai, une source indéniable de création de richesse et d’accélération de la croissance économique. Comme le ressasse si bien l’adage populaire (« là où la route passe…), un pays qui affiche ses ambitions de développement comme le fait le Cameroun, ne peut se permettre de rester sans routes. La route, c’est l’infrastructure de transport la plus usitée. Pour les déplacements des hommes, mais aussi et surtout pour le transport des biens. La production agricole, par exemple, où le taux de déperdition post-récolte est scandaleux. La faute à l’enclavement de nombreux bassins de production. A l’insuffisance de voies de communication.

Alors, oui, le Cameroun dispose de bien peu de routes. Mais le pays pourrait, tirer avantage de la formidable vitrine que constitue la rencontre des 17 et 18 mai prochain, pour séduire et attirer des tas d’investisseurs vers une sérieuse mise à niveau du réseau routier national. Plus de 115.000 kilomètres de routes à bitumer, ce n’est pas une petite affaire. En plus, dans un contexte économique encore difficile, le bâtiment et les travaux publics restent un secteur relativement en bonne santé. En raison de la demande importante, notamment dans les pays en développement comme le nôtre. Le défi est donc de transformer le retard accumulé du fait des crises économiques successives, en opportunités concrètes. Dans les villages proches ou éloignés des grands centres urbains, les paysans qui pratiquent l’agriculture même de manière artisanale sont très bien placés pour mesurer l’importance d’un investissement dans la construction d’une route. Regardez comment les marchés des villes sont inondés de vivres. Et si en plus il y avait des routes partout…

Le secteur des transports est ainsi, dynamique à souhait et diversifié. Dans les villes, se pose un autre problème, dont la solution est aussi une formidable source d’investissement : la mobilité des personnes. Sur ce plan-là également, le Cameroun est une terre en friche où l’on attend de nombreuses initiatives pour suppléer les taxis, motos-taxis et autres transporteurs clandestins. Les modes de transport par masse restent à explorer de manière organisée. Le bus est à la peine, le chemin de fer (train, tramway et pourquoi pas métro) si timidement abordé. Les aéroports n’y échappent pas. Et l’on espère vivement que la compagnie nationale Camair-Co va bientôt atteindre sa vitesse de croisière et développer au mieux l’exploitation des destinations nationales. Effet attendu : un impact conséquent sur les infrastructures aéroportuaires de l’intérieur du pays.

Le Cameroun, « terre d’attractivités », c’est aussi cet intérêt réel manifesté par plusieurs investisseurs opérant dans le montage automobile. Ce n’est pas allé plus loin pour le moment. Mais c’est un signe qui ne trompe pas…

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