Il y a du bon business dans la Gestion des déchets

Par Josiane TCHAKOUNTE, Cameroon Tribune
dechets-drecheSoucieux de minimiser les quantités produites, le ministère en charge de l’Environnement ouvre aujourd’hui la réflexion sur les moyens de renforcer la valorisation industrielle.
Les premières assises nationales des déchets qui s’ouvrent ce matin au palais des Congrès de Yaoundé sous l’égide du ministère de l’Environnement,
de la Protection de la nature et du Développement durable (MINEPDED) n’ont pas été motivées par l’existence d’un problème particulier dans la gestion des déchets au Cameroun. Selon Valentin Wagnoun, inspecteur des services N°1 dans ce département ministériel, il s’agit plutôt de mettre en place un système efficient de gestion des déchets au Cameroun. «Il ne faut pas attendre d’atteindre la cote d’alerte pour entreprendre une action. Il faut anticiper », confie-t-il.
Bien qu’il n’existe pas de statistiques précises sur les quantités de déchets produits au niveau national, les volumes sont assez importants. Notamment dans les grandes villes où la gestion constitue une préoccupation pour les communautés urbaines. « A Nkolfoulou, le site d’entreposage des déchets approche déjà la saturation. Il va falloir, si ce site ne peut plus contenir tous les déchets de la ville de Yaoundé, trouver d’autres endroits », souligne l’inspecteur. Et c’est tout l’intérêt des assisses de Yaoundé: réfléchir à des moyens de minimiser la production des déchets. D’où le thème choisi : « Gestion des déchets : vers une économie circulaire ». Le concept d’économie circulaire renvoie à un système au sein duquel les déchets des uns deviennent de la matière première pour d’autres. Un mécanisme qui a l’avantage de diminuer les ordures reversés dans l’environnement et qui représentent une menace pour la stabilité de l’écosystème.

La nouvelle politique de gestion des déchets qui va être mise en place à l’issue des concertations entre experts à Yaoundé dès ce jour sera adossée sur la création d’une bourse nationale des déchets. Il s’agit d’une plateforme électronique qui mettra en relation l’offre et la demande des déchets susceptibles d’être valorisés par la réutilisation, le recyclage ou la valorisation énergétique. Des exemples existent déjà avec les déchets produits par les entreprises brassicoles. A Yaoundé, au lieu dit « ancien abattoir », près des installations d’une société brassicole, le commerce de la drêche (résidus issus de la fabrication de la bière) utilisée comme aliment dans l’élevage des porcs, des poules, des poissons, etc. est devenu une activité  économique à part entière qui vit de la demande de plus en plus croissante des éleveurs. Quelques entreprises mieux structurées opèrent aussi dans la valorisation des déchets. Il s’agit donc d’intéresser un plus grand nombre de personnes dans un secteur offrant des potentialités de création de richesses et d’emplois. Les 300 participants attendus à Yaoundé vont dresser un diagnostic de ce qui se fait actuellement, échanger les expériences sur les meilleures pratiques et définir ensemble les actions prioritaires à mener pour insuffler la nouvelle dynamique voulue dans ce secteur

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