Le petit robot qui veut remplacer les équipes de marketing
Thirdshelf
vient d’annoncer l’obtention de 800 000$ de la part de trois fonds et
de trois anges investisseurs. Une somme qui lui permet d’atteindre le
seuil de rentabilité et de poursuivre sur sa lancée de conquête des
petits détaillants. En partenariat avec LightSpeed, la start-up offre un
logiciel pour outiller les petits commerces en stratégies marketing. Exit Air Miles?
Il s’agit de la première ronde
de financement pour l’entreprise
fondée en janvier 2014 et qui compte 11 employés. L’investisseur
principal est Otimo Ventures, auquel s’ajoutent iNovia Capital, Interaction Ventures et trois anges: Karim Salabi, ancien vice-président marketing chez Rona, ainsi que Marc Petit et Dominic Bécotte.
Logiciel fantôme
Au tarif de base de 150$ par mois, Thirdshelf se présente comme un
département marketing dans une boîte. Le système s’accroche au compte
LightSpeed du commerçant afin d’augmenter la valeur de chaque
transaction. De passer du transactionnel au relationnel. Le système
reste invisible aux yeux des clients.
«Le logiciel a trois fonctions, explique Rami Karam, président et
co-fondateur de la start-up. D’abord, il accumule les données sur les
clients, ce qui permet au détaillant de mieux comprendre sa clientèle:
quelles sont les promotions qui fonctionnent? Ou encore quelle est la
fréquence des achats? L’analyse des données se fait automatiquement, par
un robot. Ensuite, pour passer à l’action, le logiciel permet de
déployer des campagnes de promotion ou de fidélisation automatiquement».
David contre Goliath
Thirdshelf se présente comme l’alternative aux Air Miles ou Aéroplan,
qui sont inaccessibles aux petits détaillants. Son logiciel permet de
mieux connaître ses clients, pour mieux monétiser la relation.
«Par exemple, lance M. Karam, comme nouveau parent, je me suis rendu
dans une petite boutique afin de m’équiper pour l’arrivée de bébé. C’est
là qu’ils ont pris le temps de m’expliquer ce qu’il me fallait et c’est
là que j’ai acheté les «gros» morceaux, comme la poussette. Mais par la
suite, plusieurs parents vont dans les grandes surfaces pour acheter
les produits de consommation, comme les couches ou les crèmes. Et c’est
sur cette catégorie de produits que les marges de profits sont
intéressantes. Mais les petits détaillants n’ont pas ce qu’il faut pour
effectuer un suivi de leurs clients».
Un client satisfait
Simon Tooley, propriétaire de la boutique de produits d’hygiène pour hommes Etiket, est l’un des premiers clients de Thirdshelf.
«Je voulais implanter un programme de fidélisation explique-t-il. Ça
permet de développer la relation avec nos clients. Ça fonctionne très
bien. Ça donne le goût aux clients d’expérimenter d’autres produits et
ça nous permet de les récompenser pour le faire».
Si les clients doivent accepter de donner leur adresse courriel pour
participer à son programme de fidélisation maison, «99% des gens disent
oui», affirme M. Tooley.
À moyen terme, Thirdshelf vise servir entre 1000 et
1500 commerces d’ici juin 2017. Un nombre qui lui permettrait
d’atteindre la rentabilité avec ses propres flux de trésorerie. En ce
moment, la start-up compte environ 500 commerces parmi ses clients.
D’autres partenariats avec des fournisseurs de solutions de paiements
devraient être annoncés sous peu.
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