Conseil de cabinet du mois de juillet 2018: le Premier ministre a prescrit de procéder à l’élaboration des textes particuliers, qui viendront compléter la nouvelle architecture des marchés publics
Le communiqué rendu public à l’issue du Conseil de cabinet du mois de juillet tenu hier à Yaoundé.
1. un exposé du ministre des Finances sur les implications de la loi portant code de transparence et de bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques au Cameroun ;
« Sous la présidence du Premier
ministre, chef du gouvernement, Monsieur Philemon Yang, s’est tenu ce
jeudi 26 juillet 2018 à partir de 09 h dans l’immeuble principal
abritant ses Services, le Conseil de cabinet du mois en cours.
Y ont pris
part, le vice-Premier ministre, les ministres
d’Etat, les ministres, les
ministres délégués et les secrétaires d’Etat.
Dans le prolongement du Conseil de cabinet du mois dernier, l’ordre du jour comportait les deux points ci-après :
1. un exposé du ministre des Finances sur les implications de la loi portant code de transparence et de bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques au Cameroun ;
2. un exposé du ministre délégué à la
présidence de la République chargé des Marchés publics sur les
changements induits par le nouveau code des marchés publics.
Prenant la parole au terme du mot
introductif du chef du gouvernement, le ministre des Finances a d’emblée
indiqué que la loi du 11 juillet 2018 portant Code de transparence et
de bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques, traduit la
détermination du Gouvernement à poursuivre la modernisation du système
budgétaire entamée en 2007 et à s’arrimer aux standards internationaux
en la matière.
Il a fait savoir que les principes
énoncés dans ce Code visent une meilleure prise en compte de l’évolution
des conditions économiques dans la mise en œuvre des politiques
publiques et un renforcement du contrôle citoyen dans la gestion des
fonds publics. Ces principes trouvent leur application concrète dans le
régime financier de l’Etat et des autres entités publiques, qui est
également entré en vigueur le 11 juillet 2018.
Poursuivant son propos, le ministre des
Finances a fait savoir que les règles qui sous-tendent la transparence
et la gouvernance dans la gestion des finances publiques sont
structurées autour de cinq grands piliers, à savoir
(i) une définition
claire des attributions et responsabilités entre les pouvoirs Exécutif,
Législatif et Judiciaire en matière de politique budgétaire, de choix de
recettes et de dépenses publiques, mais aussi d’exécution et de
contrôle budgétaire ;
(ii) une rationalisation du processus de
préparation du budget, à travers l’introduction au Parlement d’un Débat
d’Orientation Budgétaire basé sur des projections sincères et réalistes
;
(iii) l’accès du public à l’information financière ;
(iv) la garantie
d’intégrité des acteurs chargés de la gestion des finances publiques,
ainsi que des données y relatives et
(v) le renforcement des mécanismes
de contrôle et de redevabilité, aux plans politique, juridictionnel et
administratif.
Pour conclure, le ministre des Finances a
souligné que les lois et règlements en vigueur au Cameroun en matière
de gestion des finances publiques se sont progressivement adaptés aux
principes définis par le Code de transparence et de bonne gouvernance.
Il a indiqué que le Gouvernement entend poursuivre les efforts engagés à
la faveur des lois récemment adoptées, qui posent les jalons d’une
gestion publique exemplaire.
Intervenant à la suite du ministre des
Finances, le ministre en charge des Marchés publics a présenté les
changements induits par le nouveau Code des marchés publics, objet du
décret présidentiel n°2018/366 du 20 juin 2018. Il a indiqué que les
innovations résultant de ce texte sont nombreuses, avant de s’appesantir
sur les plus saillantes à savoir
(i) la nouvelle architecture du
système des marchés publics ;
(ii) les règles et procédures novatrices
et
(iii) la recherche de la performance et le renforcement de la
gouvernance dans le système des marchés publics.
S’agissant de l’architecture du système
des marchés publics, elle s’appuie sur des organes auxquels des
prérogatives spécifiques viennent d’être conférées. Ainsi, au nombre des
organes nouvellement institués, figurent les structures internes de
gestion administrative des marchés publics, placées auprès des maîtres
d’ouvrages et des maîtres d’ouvrages délégués pour une assistance
générale dans la conduite de toutes les étapes du cycle du marché.
La nouvelle architecture du système
intègre également des commissions de passation des marchés publics, qui
ont été substantiellement reconfigurées, les commissions centrales de
contrôle des marchés couvrant divers domaines et surtout le Comité
d’examen des recours chargé d’examiner les requêtes des
soumissionnaires.
Pour ce qui est des règles et procédures
instituées par le nouveau Code, il est à noter que son champ
d’application a été étendu à toute personne de droit privé qui bénéficie
d’un concours financier ou d’une garantie provenant de ressources
publiques.
En outre, les procédures de passation
des marchés ont été assouplies, dans la mesure où les maîtres d’ouvrages
peuvent désormais déléguer tout ou partie de leurs attributions à une
personne de droit public ou privé.
Les autres innovations dans ce domaine
se rapportent notamment à l’introduction de nouveaux types de marchés,
l’instauration des groupements de commandes et des centrales d’achat, le
recours à la préférence nationale, la suppression du visa préalable du
Ministère des Marchés Publics sur les décomptes provisoires, ainsi que
la faculté reconnue aux personnes morales de droit public de
soumissionner à la commande publique au même titre que toute entreprise
privée.
Le ministre des Marchés publics a
clôturé sa présentation en évoquant les mesures mises en place pour
faire de ce nouveau cadre institutionnel et normatif, un véritable
levier permettant d’améliorer la performance et de renforcer la
gouvernance dans le système de la commande publique.
Dans le cadre des divers, le ministre
des Travaux publics a fait le point de la situation née de la rupture
survenue le mercredi 25 juillet 2018 d’une batterie de trois buses sur
le tronçon routier Edéa-Douala, alors même que les travaux de
remplacement de ces buses étaient déjà engagés.
Cet incident a entrainé un affaissement
de la chaussée et conséquemment une perturbation du trafic entre ces
deux villes. Il a précisé que cet incident fait suite aux pluies
diluviennes enregistrées dans la région, à l’importance du trafic et à
la vétusté des buses installées jadis le long de l’axe lourd
Yaoundé-Douala.
Le ministre des Travaux publics a
précisé qu’un programme de construction des dalots ou des ponceaux est
en cours d’exécution et aboutira à terme au remplacement des 417 buses
déjà identifiées. Il a enfin souligné qu’une voie de contournement au
point de rupture de la chaussée est en cours d’aménagement, afin de
fluidifier le trafic sur cet axe stratégique.
A l’issue des échanges qui ont suivi ces
présentations, le chef du gouvernement a instruit le ministre des
Travaux publics d’effectuer en urgence une descente sur le site concerné
à l’effet d’évaluer la situation et de prendre les mesures
conservatoires qui s’imposent.
Il a prescrit au ministre des Finances de
lui soumettre, à brève échéance, les textes d’application des lois sur
le Code de transparence et de bonne gouvernance, ainsi que ceux relatifs
au Régime financier de l’Etat et des autres entités publiques.
Au ministre des Marchés publics, le
Premier ministre a prescrit de procéder à l’élaboration des textes
particuliers, qui viendront compléter la nouvelle architecture des
marchés publics, et de veiller au renforcement des capacités des maîtres
d’ouvrages et des maîtres d’ouvrages délégués, devenus désormais
autorités contractantes. Le Conseil s’est achevé à 12h30 mn ».
Yaoundé, le 26 juillet 2018
Le secrétaire général des Services du Premier ministre
Le secrétaire général des Services du Premier ministre
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