Un accompagnement plus concret souhaité pour le secteur Coton-textile-confection
Par Jocelyne NDOUYOU, Cameroon Tribune
C’est le vœu des acteurs de la filière, après avoir pris
connaissance, vendredi dernier, des résultats de l’étude menée par la
Banque mondiale et la banque allemande de développement.
Dans une volonté d’améliorer la compétitivité de l’industrie
manufacturière légère au Cameroun, La Banque mondiale et la Banque
Allemande de Développement (KfW/DEG) ont réalisé conjointement une étude
sur la « chaîne de valeur textile-
confection au Cameroun ». Cette
étude, qui a été faite à la demande du gouvernement du Cameroun, a
dévoilé ses résultats vendredi dernier à Yaoundé. C’était au cours d’un
atelier de restitution à laquelle prenaient part Grégor Binkert, le
directeur des opérations de la Banque mondiale au Cameroun, Roger
Peltzer, directeur général de KF/DEG, Dieudonné Bondoma Yokono,
directeur général de l’économie, représentant du Minepat et les membres
de l’Interprofession coton-textile-confection (Icotec), entre autres.
Cette étude, qui entre parfaitement dans le cadre de la mise en œuvre de
la politique d’industrialisation du Cameroun préconisée dans le
Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi (DSCE) a permis de
faire la lumière sur une filière en quête de visibilité, de rentabilité
et de compétitivité au Cameroun. Même si de l’avis de acteurs, il n’y a
rien de nouveau à apprendre.
Le Cameroun est le cinquième pays producteur de coton en Afrique,
avec 110 000 tonnes récoltées par an. Mais seulement 2% de cette matière
première sont transformés sur place, par une industrie. Si on s’en
tient aux résultats de l’étude, la valeur ajoutée créée dans un vêtement
en coton est en moyenne 12 fois celle de la fibre de coton (1kg de
fibre coûte 900F pour faire de deux pantalons à 10 500 F). Mais cela
n’est pas une réalité au Cameroun, parce que la filière fait face à des
problèmes. Entre autres, des infrastructures inadaptées, l’absence d’une
culture industrielle et managériale, des mesures économiques
gouvernementales insuffisantes. Les acteurs souhaitent donc un
accompagnement plus concret, notamment de la part du gouvernement, avec
des financements, pour pouvoir tirer leur épingle du jeu et mieux
contribuer au Pib.
La KfW propose quant à elle des solutions comme une stratégie de
développement de la filière complète, allant du coton au vêtement, pour
dynamiser les entreprises existantes. Il est aussi préconisé le
développement d’une activité de confection à grande échelle tournée vers
l’exportation, fortement créatrice d’emplois (environ 400 de manière
directe) et de faire la cour aux investisseurs étrangers dans des sites
de production intégrée, pour maximiser le taux de transformation du
coton ainsi que sa valeur ajoutée sur le plan locale. Sur ce point, il a
été constaté que la filière, dans son ensemble, est tenue par des
nationaux.
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