L’entreprise camerounaise en resilience après l'interdiction d'emballages plastiques
Par Félicité BAHANE, Cameroon Tribune
Les
professionnels du secteur ont fait des propositions au gouvernement
visant à sauver leurs investissements tout en protégeant
l’environnement.
Extrait
d’un document envoyé à la Primature, par l’Association camerounaise des
professionnels de la plasturgie (AC2P) : « Pour l’année 2015, si rien
n’est fait, l’on pourrait atteindre, uniquement dans le secteur de la
plasturgie, une chute d’activité de l’ordre de 30% avec la fermeture
d’une dizaine d’unités
de production et une perte pouvant aller jusqu’à
3 500 emplois ». Un état des lieux qui se confirme du côté du ministère
des Mines de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt).
Minjos Momeny, le directeur de l’Industrie, assure d’ailleurs que
« cette situation alarmante a fait l’objet de propositions envoyées à la
hiérarchie ». Il n’en dira pas plus. De toute façon, l’AC2P elle-même a
formulé ses propositions, directement envoyé au Premier ministre chef
du gouvernement.
Dans un
premier temps, l’association demande « la mise en cohérence des
différents textes règlementant les emballages plastiques en vue d’avoir
une compréhension et une applicabilité plus aisée ». Pour mémoire, un
arrêté conjoint du 24 octobre 2012 portait interdiction des emballages
plastiques non biodégradables de faible épaisseur. Tandis qu’une
circulaire du 10 avril 2014, signée du ministre en charge de
l’Environnement, consacre l’interdiction pure et simple de tout
emballage plastique ayant moins de 61 microns d’épaisseur. Selon l’AC2P,
« il apparaît que la mise en œuvre de la nouvelle réglementation, bien
que pertinente dans la vision, a eu de nombreuses répercussions
économiques et sociales négatives, exacerbées par les incohérences,
ambiguïtés et contradictions en les textes, ainsi que les insuffisances
des systèmes de contrôle mis en place par l’administration. » Toute
chose qui se traduit sur le terrain par un découragement de la
production locale, une déprime des emplois stables et sécurisés au
profit des importations illégales. Pire, la préservation de
l’environnement dont il est le plus question dans cette interdiction est
jusqu’ici loin d’être établie. Alors que le chiffre d’affaire des
professionnels de la plasturgie est assurément en chute libre. D’où
l’intérêt de la deuxième proposition formulée par l’AC2P à l’endroit du
Pm : « Permettre la fabrication des emballages biodégradables de faible
épaisseur tout en laissant l’initiative à notre Agence de la
Normalisation et de la qualité (ANOR) d’en définir les spécificités ».
Troisième
proposition : « Définir précisément le champ d’application des textes
pour éviter des dérogations inévitables avec les contraintes et dérives
inhérentes ». Proposition N°4 : « Revisiter les coûts et conditions
d’obtention du permis environnemental en orientation plutôt la
responsabilité des entreprises générant des déchets plastique dans le
financement de la collecte et le recyclage de ceux-ci ».>>>
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