L’Afrique pense le Développement économique des 50 prochaines années
Par Yvette MBASSI, Cameroon Tribune
La mise en œuvre de l’Agenda 2063 est examinée depuis mercredi au siège de la CEA à Addis-Abeba, Ethiopie.
C’est
par une réunion d’experts que la grand-messe du comité technique
spécialisé
de l’Union africaine sur les finances, les affaires
monétaires, la planification économique et l’intégration et de la
Conférence des ministres africains de la Commission économique pour
l’Afrique (CEA) a débuté hier dans la capitale éthiopienne. C’est la
première réunion annuelle conjointe du genre pour les deux institutions.
Il s’agit d’un véritable conseil d’administration qui réfléchit sur la
meilleure manière de mettre en œuvre l’Agenda 2063, une nouvelle vision
d’avenir du continent, adoptée par les chefs d’Etat et de gouvernement.
Lors de la 24e session ordinaire de la Conférence de l’Union
africaine tenue à Addis-Abeba en janvier 2015. D’où le thème général :
« Mise en œuvre de l’Agenda 2063 : planification, mobilisation et
financement au service du développement ».
Au menu
des discussions, outre les dossiers habituels relatifs à la
transformation structurelle de l’Afrique, les échanges commerciaux,
l’intégration régionale, l’économie verte, les chaînes de valeur, la
résilience en rapport avec les changements climatiques…, les
participants se penchent sur l’évolution récente de la situation
économique et sociale du continent. Pour mieux appréhender le programme
de développement de l’après-2015 et mobiliser les ressources financières
nécessaires. C’est que ces travaux se déroulent au moment où le monde
se prépare à un nouveau programme : en septembre prochain, la communauté
internationale procèdera à l’évaluation des OMD à New York. Avant d’y
être, l’Afrique envisage d’établir un programme particulier selon sa
propre vision, sa conception de développement économique et ses
priorités pour réaliser les aspirations de ses citoyens.
« Ce
n’est pas la première fois que l’Afrique déroule un programme de
développement économique. Celui-ci est différent de tous ceux présentés
jusqu’à présent, car basé sur une vaste consultation des parties
prenantes : diaspora africaine, groupes religieux, jeunes, femmes,
secteur privé, experts de la planification, communautés économiques
régionales, groupes de réflexion, etc », a expliqué Anthony Mothae
Maruping, commissaire aux affaires économiques à la Commission de
l’Union africaine, à l’ouverture des travaux. « L’adoption de l’Agenda
2063 intervient au terme d’une longue liste de programmes de
développement incluant le Plan d’action de Lagos en 1980, le Traité
d’Abuja en 1991, le Nepad, à côté des plans nationaux et régionaux. Nous
avons constaté que la plupart de ces plans ont échoué au niveau de la
mise en œuvre, à cause entre autres du manque d’implication d’un large
éventail de parties prenantes et de ressources financières. Les
concertations participent donc du besoin de combler ces manquements », a
précisé Abdalla Hamdok, secrétaire exécutif adjoint de la Commission
économique pour l’Afrique, dans son discours d’ouverture. « L’Agenda
2063 sera mis en œuvre aux plans continental, régional, national et
local. Il devra être reflété dans les planifications à tous ces
différents niveaux. Nous qui sommes présents à cette réunion conjointe
avons la responsabilité de permettre à tous les Africains de partager
cette vision, de manière à en atteindre les objectifs », a dit le
ministre d’Etat, ministre des Finances et du Développement économique de
la République fédérale d’Ethiopie, Abraham Tekeste, présidant la
cérémonie d’ouverture des travaux. Le reste de la journée pour les
participants a consisté à répondre à l’épineuse question relative à la
détection des ressources financières et humaines pour une mise en œuvre
réussie de l’Agenda 2063.
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