Cemac: Plus de liquidités pour les banques
Par Josiane TCHAKOUNTE, Cameroon Tribune
Afin de soutenir l’activité économique
dans la sous-région, la Banque centrale va mettre plus de ressources à
leur disposition pour augmenter le volume des crédits au secteur privé.
Les six économies de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique
centrale (Cemac) vivent une double conjoncture : l’insécurité qui
prévaut dans cette sous-région
et la chute des cours du baril de
pétrole, principal produit d’exportation. D’ailleurs, les prévisions de
croissance pour cette année 2015, restent fortement tributaires de ces
deux facteurs, et aussi de la reprise amorcée l’année dernière. La Cemac
devrait réaliser en 2015, une croissance. Elles sont estimées à 4,2%
contre 4,4% en 2014. Afin de soutenir l’activité économique dans ces
Etats, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) vient de décider
du relèvement du plafond de refinancement des économies de la
sous-région. L’annonce a été faite mercredi dernier à Yaoundé par le
gouverneur de la BEAC, Lucas Abaga Nchama, par ailleurs, président du
Comité de politique monétaire qui se réunissait ce même jour pour sa
première session ordinaire de l’année en cours.
Le plafond de refinancement qui va être
relevé, correspond au montant des ressources que les banques
commerciales ne peuvent pas dépasser lorsqu’elles vont vers la Banque
centrale pour obtenir des ressources qui sont ensuite redistribuées sous
formes de crédits su secteur privé. Ce plafond a été porté à 100
milliards de F en ce qui concerne le Cameroun. Le plafond de
refinancement passe de 30 à 40 milliards de F pour le Gabon suivant les
besoins anticipées ; de 60 à 120 milliards de F pour la Guinée
équatoriale ; de 60 à 100 milliards de F pour le Tchad et le Congo
Brazzaville et de 10 à 15 milliards de F pour la RCA. Concrètement, cela
signifie que la Banque centrale met plus de liquidités à la disposition
des banques commerciales de ces six pays pour financer l’activité
économique. Ce qui signifie plus de crédits qui seront accordées au
secteur privé pour développer les activités économiques. Par contre, le
CPM a maintenu inchangé le principal taux directeur de la BEAC,
c’est-à-dire, le taux auquel les banques empruntent, actuellement fixé à
2,95%.
Lors de la conférence de presse donnée
mercredi dernier, le Gouverneur de la BEAC a recommandé aux Etats, de
diversifier leur activité économique pour réduire leur vulnérabilité
face au pétrole. « Nous exhortons les Etats à faire davantage en la
matière », a confié Lucas Abaga Nchama. S’exprimant sur l’aggravation du
déficit du compte extérieur courant (située à 20% du PIB), le
Gouverneur de la BEAC estime qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. « Nous
avons suffisamment de réserves et une capacité d’endettement. On peut
aller jusqu’à 70% du PIB mais à ce jour, aucun Etat ne dépasse 28%. A ce
niveau il n’y a pas de problème. Mais naturellement, nous appelons les
Etats à faire des efforts », a-t-il confié. Face à la situation
sécuritaire que vit la sous-région, la communauté internationale et de
certains bailleurs de fonds, devrait, de l’avis du gouverneur, se
mobiliser davantage comme sous d’autres cieux pour venir en aide la
sous-région qui vivent cette double conjoncture et devrait bénéficier de
plus d’attentions.
Quand au pétrole, les pays de la Cemac
le vendant en dollars, l’appréciation qu’a connue cette monnaie et le la
hausse de la production de brut devrait pallier la baisse des cours.
Ceci, pour élargir les sources de croissance. C’est en période de crise
comme celle-ci qu’il faut être rigoureux avec les finances publiques.
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