Des pistes pour réduire les coûts de formation
Par Sorèle GUEBEDIANG, Cameroon Tribune
Quelques recommandations ont été
formulées à ce sujet à l’issue des assises nationales sur le cadrage
académique jeudi dernier à Yaoundé.
Le couple Fouda est aujourd’hui à bout de force. Chaque année, ils
dépensent presque deux millions de F pour la formation en médecine de
leur fille dans un institut privé. Pour une famille modeste, c’est une
situation assez
difficile. « Nous ne vivons que de dettes. Mais, c’est
le prix à payer parce que nous sommes sûrs qu’après l’obtention du
diplôme, elle pourra trouver un emploi même dans une formation sanitaire
privée », relatent les parents. Ils sont nombreux, ceux des parents aux
revenus modestes à se plier en quatre pour financer les études
professionnelles de leur progéniture. Afin de soulager certaines
familles et permettre aux universités d’Etat abritant les filières
professionnalisantes de trouver le juste milieu, l’intelligentsia
universitaire ayant pris part aux assises nationales sur le cadrage
académique de la professionnalisation des enseignements universitaires
au Cameroun a formulé quelques recommandations.
A la fin des travaux jeudi dernier à
Yaoundé, les participants des différents ateliers ont partagé les
résultats de leur réflexion. C’était en présence du ministre de
l’Enseignement supérieur (Minesup), le Pr. Jacques Fame Ndongo,
chancelier des Ordres académiques. Concernant les coûts des formations
professionnelles, il a été recommandé de laisser la fixation des taux à
la discrétion des conseils d’administration des universités, de
favoriser l’accès d’un plus grand nombre de jeunes issus de la formation
initiale aux formations professionnelles et une plus grande implication
de l’Etat à la formation professionnelle qui pourrait se traduire par
la mise en place d’un fonds d’appui à la professionnalisation. Dans le
même ordre d’idées, pour ce qui est des financements des filières
professionnalisantes, souvent très onéreuses, les participants ont
souhaité entre autres que l’ouverture de toute filière professionnelle
soit dorénavant assortie d’un business-plan qui dégagerait le coût réel
de la formation et les charges liées à son fonctionnement effectif. Des
bases qui permettraient de définir le montant des droits universitaires à
suggérer au Conseil d’administration qui, le cas échéant, le validerait
et le ferait appliquer.
Aussi a-t-on proposé que le ministère de
l’Enseignement supérieur dispose d’un texte distinct règlementant ces
conditions de formation professionnelle pour chaque niveau de formation
et que l’ouverture d’une filière professionnelle soit précédée de la
mise en place d’une plate-forme impliquant les milieux
socio-professionnels pour s’assurer de la pertinence de la formation
professionnelle envisagée. Quelques axes de partenariat ont été
également esquissés. Il s’agit entre autres de revoir la charte signée
entre le Minesup et le Gicam pour actualiser les axes majeurs et créer
un statut de l’étudiant stagiaire.
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