Les bons points de la réforme des Marchés publics
Par Rousseau-Joël FOUTE, Cameroon Tribune
80% des marchés de 2014 ont été entièrement réalisés. Un record qui augure de meilleures perspectives pour 2015.
Satisfaction.
C’est le sentiment général qui se dégage de l’évaluation, début juin
2015 au ministère des Marchés publics (Minmap), du niveau d’exécution
des marchés passés au cours de l’exercice 2014, et de la mise en œuvre
des plans de passation des marchés de l’exercice en cours.
Les chiffres
que vient de présenter le chef de ce département
ministériel, Abba Sadou, confirment la nette amélioration du système. En
effet, du point de vue de l’exécution des marchés passés au cours de
l’exercice 2014 dans les dix régions, il ressort que près de 80% des
marchés signés l’an dernier ont été réceptionnés, c’est-à-dire qu’ils
sont totalement achevés, tandis que le taux global d’exécution physique
de l’ensemble des marchés sur le terrain est de 86%. Il s’agit,
affirme-t-on au Minmap, d’un taux moyen, qui tient compte des marchés
réceptionnés, réalisés à 100%, et des marchés qui connaissent des
retards dans leur achèvement pour des raisons diverses. Donc, « la
grande tendance qui se dégage est que 80% des marchés sont entièrement
réalisés, un record jamais atteint par le passé ».
Quant aux 20% restants, « dont beaucoup
sont en cours d’exécution », le ministre rassure que des mesures ont été
prises pour qu’ils soient achevés dans les meilleurs délais.
Une note négative au tableau cependant,
liée à quelques chantiers abandonnés. Le taux d’abandon pour les marchés
passés en 2014 sur l’ensemble du territoire est de 1,6% et concerne
plus d’une cinquantaine de marchés. Ce taux, qui était plus élevé par le
passé, « a significativement diminué », fait observer Abba Sadou.
Par ailleurs, notons que ces bons
résultats masquent des disparités régionales. Si dans les régions du
Nord-Ouest, de l’Extrême-Nord et de l’Adamaoua, des taux d’exécution des
marchés « très satisfaisants » ont été enregistrés, il n’en va pas de
même ailleurs. Notamment, dans la région du Littoral qui présente le
plus faible taux d’exécution physique des marchés, avec seulement 56 %
des marchés de l’exercice 2014 réceptionnés. Puis, des régions du
Sud-Ouest, de l’Est et du Nord, qui affichent des taux en dessous de la
moyenne nationale.
Plus près de nous, à mi-parcours de
l’exercice 2015, la situation évolue à un rythme tout aussi digne
d’intérêt. « Même si tous les marchés n’ont pas été signés à l’échéance
prévue, force est de relever que les performances comparées à celles du
précédent exercice à la même période se sont nettement améliorées »,
déclare Abba Sadou. Sur les 1 982 Dossiers d’appel d’offres (DAO) reçus
par les services déconcentrés du Minmap au cours de la période de
référence, affirme-t-il, 1 896 ont déjà été publiés, soit un taux de
publication de 86% (ce taux se situait en dessous de 60% à la même
période de 2014), le reste des 86 DAO étant en validation au sein des
Commissions de passation des marchés ».
Sans doute que la vaste
réforme du secteur, mise en œuvre depuis 2012, connaîtra un autre moment
fort avec le passage annoncé à la passation des marchés publics en
ligne en 2016. Plusieurs gains sont attendus de la dématérialisation des
procédures. D’abord, l’accélération du rythme de consommation du budget
d’investissement public, grâce au raccourcissement, réduit au moins de
moitié, du délai moyen actuel de passation d’un marché, et,
ultérieurement, l’allongement du temps d’exécution des marchés signés.
Ensuite, le renforcement de la gouvernance et la prévention de la
corruption. Sans oublier l’économie de papier et d’encre pour la
production des documents acquis par tonne. Toutes choses qui
s’ajouteront aux plus de 300 milliards de F d’économies budgétaires
réalisées pour les seules années 2013-2014, du fait de l’indépendance
renforcée des Commissions de passation des marchés.
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