Fonction publique: Des mauvais jours pour les fonctionnaires fictifs
Par Elise ZIEMINE, Cameroon Tribune
Suspension de salaire, remboursement des fonds indûment perçus, le Comité d’assainissement du Minfopra est à pied d’œuvre au Cameroun.
Suspension de salaire, remboursement des fonds indûment perçus, le Comité d’assainissement du Minfopra est à pied d’œuvre au Cameroun.
Hier,
l’Afrique a célébré la Journée de la fonction publique.
Au Cameroun, l’évènement intervient alors que certains fonctionnaires
ont fait de l’absentéisme leur sport favori. Affectés dans les
localités
éloignées, c’est à Yaoundé ou à Douala qu’ils passent leur temps. Ce,
sans arrêter de savourer le salaire à la fin du mois. Et à côté de ces
éternels absents, sont venus se greffer ceux que d’aucuns ont appelé,
« les fonctionnaires fictifs. » Introuvables au bureau mais réguliers à
la banque, au détriment du Trésor public.
S’il est impossible d’avoir les
statistiques précises du taux d’absentéisme au ministère de la Fonction
publique et de la Réforme administrative (Minfopra), l’on apprend de
Jeanne Eba’a Zibi, conseiller technique n° 2 de ce département
ministériel, que « tous ceux qui ont choisi de consommer l’argent de
l’Etat, tout en servant le privé passent désormais de mauvais jours ».
Au-delà des avertissements, blâmes et révocations, un Comité
d’assainissement est au four et au moulin, pour détecter les abandons de
poste. « Le recensement général et celui en ligne notamment a permis de
démasquer ceux qui étaient hors du Cameroun. Parce que lorsqu’il
fallait répondre par email, les informaticiens détectaient le point de
départ du message», affirme Jeanne Eba’a Zibi.
Et depuis la mise en marche du processus
au Minfopra, ce ne sont pas des résultats qui manquent. « Les trous
sont désormais bouchés. Ceux qui ont été épinglés ne vous diront jamais
que leurs salaires ont été coupés et qu’ils n’ont pratiquement plus rien
à la fin du mois. Car, le deuxième salaire sert à rembourser l’argent
indûment perçu à la fonction publique », explique notre source. A l’en
croire, il n’y a pas moyen d’y échapper : « C’est de concert avec le
nouvel employeur qu’on récupère l’argent de l’Etat. On lui fait un ordre
de recette. C’est réel et c’est effectif dans le pays», relève Jeanne
Eba’a Zibi.
Pourtant, l’administration a pris toutes
les dispositions pour éviter ces tracasseries aux fonctionnaires. « Si
un fonctionnaire veut travailler dans le privé ou dans n’importe quelle
autre structure, il doit obtenir une mise en disponibilité. C’est le
ministère de la Fonction publique qui signe le document, sur la demande
du nouvel employeur. C’est ainsi que la personne est mise à la
disposition de cette administration et pendant ce temps, son salaire de
la fonction publique est suspendu », explique-on au Minfopra. Affirmant
que c’est l’inverse qui est interdit et réprimé.
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