La dette du Cameroun en augmentation maîtrisable
Par J. B. KETCHATENG, Cameroon Tribune, 03-10-2014
Le dernier bulletin statistique et d’analyses de gestion de l’endettement en fait le constat.
La
Caisse autonome d’amortissement (CAA) vient de publier sa note de
conjoncture de la dette publique du Cameroun. L’évaluation qui compte
pour le deuxième trimestre de 2014 se répartit en quatre grands centres
d’intérêt ouverts naturellement par le dû. Au 30 juin 2014, l’encours de
la dette publique est évalué à 2900 milliards de F contre 2790
milliards de F à la précédente estimation.
En glissement annuel (en
comparaison à l’an dernier), cet encours est en augmentation de 481
milliards de F.
Dans le
détail, cette enveloppe est composée de 73,2% de dette extérieure (soit
2124 milliards de F) et 26,8% de dette intérieure (qui représente 777
milliards de F). Au cours de ce deuxième trimestre, les prêts consentis
par les créanciers non résidents se sont élevés à 101 milliards de F.
Les résidents, quant à eux, se sont vu emprunter 45 milliards de F. Sur
ce chapitre, le cumul des deux premiers trimestres de l’année se chiffre
à 228 milliards de F, provenant des bailleurs extérieurs et 70
milliards de F reçus de ceux établis à l’intérieur. Ce qui correspond
respectivement à 79,2% et 25% des prévisions budgétaires faites à cet
égard dans la loi de finances et la stratégie d’endettement de l’année
en cours.
Dans la
colonne des remboursements, le règlement du service de la dette (somme
conventionnelle dont doit régulièrement s’acquitter le débiteur pour se
désendetter) est estimé à 96,7 milliards de F pour la période avril-juin
2014. Il est donc en accroissement de 5,7% par rapport au précédent
trimestre et 46,1% en glissement annuel. Par ailleurs, le remboursement
de la dette à court terme (bons de trésor assimilables) d’un montant de
44 milliards de F se poursuit systématiquement via le compte du
Cameroun à la banque centrale.
L’analyse
que la CAA fait de la dette publique note tout d’abord que le taux
d’intérêt moyen de ce portefeuille est de 2,1%. Celui de la dette
extérieure, en raison du nombre important des prêts concessionnels
(moins rémunérés), est de 2%. En revanche, le taux d’intérêt de la dette
intérieure est d’environ 2,2%. Au total, l’encours de la dette publique
équivaut à 20% du produit intérieur brut, dont 14,5% provient des prêts
étrangers et 5,5% des nationaux. Compte tenu de la proportion des prêts
à intérêt variable contractés (15,3% de l’ensemble, contre 6% en juin
2013), la CAA prévoit que le service de la dette sera affecté par les
variations prévisibles. Pour autant, la dette camerounaise demeure
viable, même si les risques sont passés d’un niveau faible à modéré en
raison d’un choc attendu sur les recettes en 2016.
Commentaires
Enregistrer un commentaire