Paul Biya sonne la mobilisation de la Nation pour le grand départ


Par Yves ATANGA CT du 02 Janvier 2012
Dans son message de fin d’année samedi, le chef de l’Etat a donné le coup d’envoi de la marche vers l’émergence.
C’est un Paul Biya déterminé qui s’est adressé samedi dernier à ses compatriotes à l’occasion de la fin d’année 2011 et du nouvel an 2012. On pouvait s’y attendre, c’est sous le signe de la rupture que le président de la République aborde l’année 2012. Une année appelée à marquer le début d’une nouvelle ère dans le développement du Cameroun. L’idée est omniprésente dans le discours. Mais aussi dans le choix de la scène du discours. Le fond bleu que Paul Biya a préféré au traditionnel décor n’est pas sans rappeler l’iconographie de sa dernière campagne électorale. Le bleu, couleur du ciel et de la mer, est une invite claire à la découverte de nouveaux horizons, plus larges. Comme le disent les spécialistes en la matière, c’est aussi un symbole d’espoir, de rêve, de confiance, de sagesse, de calme et de sécurité. De fraîcheur et de foi.
C’est autour de ces valeurs porteuses d’enthousiasme et de motivation que le chef de l’Etat a voulu rassembler ses compatriotes au moment d’aborder ce tournant de 2012. Et dans le discours, le président ne tergiverse pas. Première phrase : « Nous voici au seuil de la première étape de notre longue marche vers l’émergence ». Comme pour donner le signal, l’élu du 9 octobre 2011 réitère son engagement en plaçant au rang de priorité numéro un, la relance de la croissance. Le ton est résolument mobilisateur, les mots soigneusement choisis pour exprimer la nécessité, l’urgence : « Nous n’avons pas le choix. Ou nous avançons et tous les espoirs nous sont permis. Ou nous faisons du sur-place et nos problèmes ne feront que s’aggraver. » Et plus loin : « Nous devons absolument mettre en œuvre la nouvelle dynamique que je vous ai proposée pendant la campagne électorale. »
Le peuple camerounais est invité-là à une véritable prise en main de son destin. Mais comme l’indique Paul Biya, l’enthousiasme ne doit pas empêcher une sorte d’examen de conscience préalable. Les enjeux sont trop importants pour se lancer dans la bataille de manière aveugle. Le Cameroun connaît ses forces et sait comment les fructifier. Mais il a aussi ses grosses faiblesses dont il faudra tenir compte pour ne pas être freiné dans la marche : manque d’esprit d’entreprise, immobilisme, inertie, corruption… Les dérives comportementales ont souvent été à l’origine « de nos déficiences et de nos échecs » et le président de la République invite le contrôle de l’Etat à se montrer inflexible.
En donnant le coup d’envoi de la marche vers l’émergence, le chef de l’Etat rappelle au gouvernement qu’il devra se situer à l’avant-garde du combat. Ce gouvernement « de mission » sera jugé sur la base de la réalisation des grands projets de développement. Mais de manière générale, c’est une fois de plus, l’ensemble de la Nation qui est ainsi appelée à mettre la main à la pâte. Le contexte économique international étant particulièrement incertain, « nous devrons de plus en plus compter sur nos propres efforts », indique Paul Biya. Pour lui, il s’agit d’une « véritable cause nationale », un « patriotisme économique » qui réunit toutes les valeureuses ressources humaines de ce pays : les hommes, les femmes et les jeunes. Objectif : faire du Cameroun, cette « République exemplaire », qui assure l’égalité des chances à tous ses enfants.
On le remarque : Paul Biya s’est refusé à égrener un chapelet des réalisations de l’année écoulée. Parce que le regard est résolument tourné vers l’avenir, avec toutes ses perspectives prometteuses. Aux Camerounais de se saisir de leur destin en faisant bloc.

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