De bonnes perspectives pour l'huile de palme au Cameroun

Par Jeanine FANKAM, Cameroon Tribune du 12 Octobre 2011



D'après un rapport de la Société Camerounaise de palmeraies, le chiffre d'affaires est en hausse, même si le potentiel du Cameroun reste immense et attend investisseurs.
La Société Camerounaise de palmeraies (Socapalm) a publié en début de cette semaine, le rapport d’activité du premier semestre 2011 de l’entreprise. Il en ressort que le chiffre d’affaires des six premiers mois de l’année est en hausse par rapport à la même période l’an dernier. Si le document ne dévoile pas en valeur absolue lesdits chiffres d’affaires, l’entreprise prévoit de vendre sa production annuelle. « Notre chiffre d’affaires annuel devrait avoisiner 42 milliards de Fcfa », lit-on dans le rapport. Les résultats présentés par l’agro-industrie augure-t-elle un bon horizon pour la filière ?
Au Comité de régulation de la filière Huile de palme, la réponse est mi-fi, mi-raisin. Au Cameroun, l’offre reste bien loin en deçà de la demande. Ce qui provoque des tensions sur les prix dans les marchés intérieurs. Le litre de l’huile de palme se vend à 900 F au lieu de 550F, il n y a pas longtemps. Ce n’est que dans les caravanes de ventes promotionnelles que les ménagères peuvent encore espérer se ravitailler à ce prix.
En termes de production, et malgré les résultats brandis par les agro-industries, des efforts sont encore à faire pour atteindre le potentiel du Cameroun. Surtout qu’on explique que l’huile de palme a deux cycles annuels. A partir de Décembre jusqu’en mai, la production va croissante. Elle chute dès le mois de juin. Selon les chiffres du ministère du Commerce, en mai par exemple, la production de la Socapalm était de 7 158 tonnes contre 1581 tonnes pour Pamol et 1450 t pour la CDC. En septembre, cette production est tombée à 2024 t pour Socapalm et 416 t pour Pamol et 400 t pour la CDC.
Il faut noter que dans les productions des agro-industries, il y a un apport important des productions villageoises par les achats de régimes de noix aux planteurs. Socapalm, dans le document ci-dessus cité, affirme que l’augmentation de son chiffre d’affaire s’explique partiellement, par l’augmentation de l’achat des régimes.
Emmanuel Nkoulou Ada, inspecteur général au Mincommerce estime que les agro-industries de la filière palmier à huile devraient davantage investir pour l’extension des surfaces cultivables plutôt que de compter sur les faveurs des cours internationaux pour réaliser leurs objectifs. Il reconnaît néanmoins les difficultés de ces industriels : vergers vieillissants, voisinage difficile avec les riverains. Mais ces obstacles sont contournables par la création de nouvelles plantations loin des anciennes. La question est celle-ci : si les industriels de la filière huile de palme font-ils assez d’investissements pour créer de nouvelles plantations ou rajeunir les vieilles par les plants à fort rendement?
Si la production village constitue 25% de la production totale nationale comme le révèle le ministère du Commerce, il y a lieu de dire qu’on attend mieux Pamol, CDC, Socapalm, Safacam, etc. Les perspectives sont pourtant radieuses à l’international. Ce d’autant plus que les plantations des concurrents asiatiques ont atteint le plein emploi. Là-bas en Malaisie, en Indonésie, au Vietnam et consorts, les plantations ne sont plus extensibles. C’est pourquoi, explique Gaêtan Djoumessi, du Comité de régulation de la filière Huile de Palme ils multiplient des assauts en Afrique pour s’installer via accords et contrats divers. Notre confère Jeune Afrique titrait récemment : Producteurs d’huile de palme cherchent terrains.
En Afrique et au Cameroun, les surfaces cultivables restent immenses et le palmier à huile demeure une filière porteuse de richesse. Les sous-produits de l’huile de palme brute, rappelle Gaetan Djoumessi, sont prisés à l’international. Ce sont : le beurre, la mayonnaise, la glycérine. Le marché international reste tout aussi large d’autant que le produit est utilisé dans le bio-carburant. D’ailleurs, souligne notre informateur, les transformateurs de l’huile de palme installés au Cameroun vendent jusqu’au Soudan.

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