Ce qui va changer pour le Budget de l'Etat du Cameroun en 2012



Lundi dernier, le président de la République a signé la circulaire relative à la préparation du budget 2012. C’est un document de travail qui donne la politique générale et les grandes orientations du budget en préparation. Le chef de l’Etat y prescrit l’obligation des résultats et la sécurisation de la fortune publique. Il instruit surtout que le futur budget intègre la vision de développement du pays, à court et à long termes. Dans nos précédents articles, l’originalité du budget en préparation a été relevée, de même que le contexte, marqué par la crise de la dette en Occident. Dans l’interview qui suit, Gilbert Edoa, directeur général du budget au ministère des Finances explique comment les instructions du chef de l’Etat seront mises en application. Il affirme aussi que la question genre est prise en compte pour encadrer le dynamisme des femmes dont l’impulsion dans le développement est indiscutable.
« Avec le budget-programme, on a plus de visibilité »
Gilbert Didier Edoa, directeur général du budget explique que des dispositions sont prises pour respecter les instructions données.
L’exercice 2012 marquera l’avènement du budget-programme. Qu’est-ce qui va changer ?

C’est un instrument efficace. Il est différent du budget-moyens dont le crédit était mis à disposition sur la base de la structuration administrative. Les dépenses publiques étaient alors gérées sous forme de ligne budgétaire. Avec le budget-programme, il s’agit d’affecter les crédits non seulement en fonction des besoins, mais aussi sur la base des objectifs à atteindre. 2012 sera une année expérimentale. Cette nouveauté change les rapports entre le ministère en charge du budget d’investissement public et les administrations techniques. L’attribution budgétaire devient plus objective. Dans le cadre du budget-programme, la dotation pourrait être gérée sur plusieurs années par un dispositif technique approprié. Avec le budget-programme, on a plus de visibilité et chaque franc dépensé peut être justifié.

Quelles sont les grandes orientations instruites par le chef de l’Etat pour la préparation du futur budget ?

Le budget du prochain exercice se prépare en conformité avec le document de stratégie de la croissance et de l’emploi qui est le cadre d’orientation de la politique économique du Cameroun pour les prochaines années. Il s’agira de renforcer tous les programmes de développement énergétiques, y compris, les énergies renouvelables. La construction des infrastructures de transport et de télécommunications sera également une préoccupation. Ce sont les socles de la croissance pour l’avenir. On n’oublie pas les projets agricoles, car depuis le comice agro-pastoral d’Ebolowa, la vocation agricole du pays a été réaffirmée. Les actions en faveur d’accès des populations à la santé et à l’eau potable seront poursuivies. L’approche genre ne sera pas oubliée. Il s’agit de tenir compte d’une frange de la population représentée par les femmes dont le dynamisme pour l’impulsion de la croissance est certain.

Il a été prescrit la sécurisation de la fortune publique. De quels moyens disposez-vous pour y parvenir ?

La qualité de la dépense et la gestion des finances publiques seront davantage sécurisées dans le processus de leur recouvrement et de leur utilisation de manière à préserver la fortune publique qui sera une préoccupation. Il faudra que le budget voté reflète la volonté de l’Etat d’agir sur l’activité économique. Pour cela, il faudrait que les dépenses publiques soient judicieuses et que les recouvrements des recettes soient effectifs. Les structures de contrôle seront renforcées. Il faut souligner qu’il existe un ensemble de programme de sécurisation des recettes : le programme de sécurisation de recettes routières, des domaines, etc. afin de leur permettre de rentrer dans un canevas bien suivi. Il y a aussi l’informatisation, le GPS pour suivre les cargaisons en transit, les centres de gestion agréés pour encadrer les PME de manière à ce que leurs comptabilités soient mieux suivies ».
Jeanine FANKAM,  Cameroon Tribune du 03 Octobre 2011

Commentaires