L’urgence d’assainir la dépense publique
Par Olivier LAMISSA, Cameroon Tribune
Dans sa communication spéciale lors de la tenue du Conseil ministériel du 15 octobre dernier, le chef de l’Etat est revenu sur l’une des entraves qui handicapent l’action du gouvernement réaménagé le 2 octobre, en rappelant de manière plus ferme la conduite à suivre pour corriger cette déficience. « Il sera essentiel de continuer à veiller à la qualité de la dépense publique », a instruit Paul Biya
à l’équipe de Yang III. Cette piqûre de rappel, destinée à toute l’équipe gouvernementale, n’est pas nouvelle. Pour les observateurs de la vie politique nationale, la détermination du chef de l’Etat pour assainir la qualité de la dépense publique est toujours restée constante. Certains diraient qu’il en a fait une obsession. Puisque à chaque Conseil ministériel qui se tient traditionnellement au palais de l’Unité, Paul Biya n’a de cesse de rappeler aux membres du gouvernement, à charge pour ces derniers de le traduire dans les faits au sein de l’administration dont ils ont la charge d’animer chacun dans son domaine, de consentir « des efforts de modération et de rationalisation », à l’effet de réduire ou de supprimer les poches de dépenses somptuaires telles que la multiplication des séminaires, des comités et des projets inappropriés, l’accroissement excessif des missions notamment à l’étranger, l’augmentation en biens et services et l’accroissement abusif des subventions…
Dans sa communication spéciale lors de la tenue du Conseil ministériel du 15 octobre dernier, le chef de l’Etat est revenu sur l’une des entraves qui handicapent l’action du gouvernement réaménagé le 2 octobre, en rappelant de manière plus ferme la conduite à suivre pour corriger cette déficience. « Il sera essentiel de continuer à veiller à la qualité de la dépense publique », a instruit Paul Biya
à l’équipe de Yang III. Cette piqûre de rappel, destinée à toute l’équipe gouvernementale, n’est pas nouvelle. Pour les observateurs de la vie politique nationale, la détermination du chef de l’Etat pour assainir la qualité de la dépense publique est toujours restée constante. Certains diraient qu’il en a fait une obsession. Puisque à chaque Conseil ministériel qui se tient traditionnellement au palais de l’Unité, Paul Biya n’a de cesse de rappeler aux membres du gouvernement, à charge pour ces derniers de le traduire dans les faits au sein de l’administration dont ils ont la charge d’animer chacun dans son domaine, de consentir « des efforts de modération et de rationalisation », à l’effet de réduire ou de supprimer les poches de dépenses somptuaires telles que la multiplication des séminaires, des comités et des projets inappropriés, l’accroissement excessif des missions notamment à l’étranger, l’augmentation en biens et services et l’accroissement abusif des subventions…
Lors du
conseil ministériel du 9 décembre 2014, le chef de l’Etat dénonçait
déjà cette situation en des termes bien précis. « En effet, relevait-il,
il m’a malheureusement été donné de constater que la qualité de la
dépense publique n’a cessé de se détériorer, avec notamment une
accumulation de dépenses dont la nécessité n’est pas évidente ».
A
l’observation, les comportements de certains hauts commis de l’Etat
chargés de la mise en œuvre de la directive du chef de l’Etat ne sont
parfois pas compatibles avec la politique souhaitée de réduction du
train de vie de l’Etat. Sinon, comment comprendre la multiplication des
séminaires et autres ateliers, accompagnés de perdiem, qui n’ont pour
seul objectgif que de consommer très rapidement le budget de
fonctionnement ? Pourquoi n’a-t-on jamais déploré la sous-consommation
du budget consacré au fonctionnement (notamment l’achat des consommables
informatiques, bureautiques, carburant, matériels roulants, entretiens
courants, le fameux 4,9…) toujours consommé à 100%, très souvent au
courant du premier semestre de l’année ? Mais lorsqu’il s’agit du budget
d’investissement, les fonctionnaires de la haute administration
n’affichent pas la même célérité. Au contraire, l’on observe des
lenteurs et de l’inertie pour le démarrage de certains projets, relevant
de leurs compétences. Comme certains hauts fonctionnaires n’ont pas
d’intérêt à travailler pour que le budget d’investissement public soit
consommé dans l’intérêt général, ils le font en traînant les pieds.
Le
problème de la qualité de la dépense est également observé au niveau de
la mercuriale. Des économistes s’accordent à dénoncer qu’il y a un trop
grand écart entre les prix pratiqués sur les marchés et les prix des
produits livrés à l’Etat. Pour remédier à cette situation, il y a des
projets de réforme de cette mercuriale, mais aucun résultat n’a été
enregistré au jour d’aujourd’hui. Et pour ne rien arranger, la qualité
des biens livrés dans les administrations publiques sont dans la plupart
des cas des produits de bas de gamme. Par exemple, des ordinateurs qui
ont une durée de vie n’excédant point les six mois. Et c’est ainsi que
l’argent public est dilapidé sans laisser de traces tangibles dans le
fonctionnement de notre administration. Pour le chef de l’Etat, il faut
arrêter ces pratiques et continuer à veiller à la qualité de la dépense.
L’équipe de Yang III qui a bien reçu la directive du chef de l’exécutif
sait à quoi s’en tenir, pour réduire le train de vie de l’Etat. En vue
de « dégager des ressources qui trouveraient un meilleur emploi dans les
grands projets et l’amélioration des conditions de vie des populations
camerounaises », comme le relève fort à propos Paul Biya.
Commentaires
Enregistrer un commentaire