Gouvernement : Les urgences
Par Jean Francis BELIBI, Cameroon Tribune
A la lueur du réaménagement
gouvernemental du 2 octobre dernier, difficile d’imaginer que le
président de la République n’a pas voulu mettre l’équipe gouvernementale
face à un certain nombre de responsabilités.
Mieux,
face à un certain nombre de défis.
Et en la matière, ils sont nombreux qui interpellent aujourd’hui
le
Cameroun tant sur le plan national qu’au niveau de l’international. Mais
le plus urgent d’entre eux est sans contexte lié à la préservation même
de l’Etat à travers certains de ses fondements. Depuis deux ans, le
Cameroun est victime de l’insécurité qui règne chez certains de ses
voisins. La première urgence à laquelle doit s’atteler l’équipe
gouvernementale a donc trait à la sécurité. Que ce soit face aux menaces
de la secte terroriste Boko Haram dans la partie septentrionale et qui
nécessite depuis plus d’un an la mobilisation de toute la Nation, que
dans la partie orientale où notre pays fait face aux incursions des
bandes armées qui viennent de la République centrafricaine. On peut
néanmoins se féliciter que jusqu’ici, tout a toujours été mis en œuvre
pour la préservation de l’intégrité territoriale du Cameroun. Il est
question pour le gouvernement de poursuivre dans cette voie, mieux
d’aller vers l’éradication complète de la menace islamiste dans la
région de l’Extrême-Nord. On comprend mieux ici la position du président
Paul Biya qui a toujours fait savoir que la paix est la condition de
tout développement. Il s’agit donc de faire face à cet obstacle pour que
le Cameroun poursuive sa marche vers l’émergence à l’horizon 2035. Il
faut d’ailleurs se féliciter de ce que les prévisions en la matière, de
la part des experts internationaux, dont une mission du Fonds monétaire
international (FMI) vient de séjourner au Cameroun incitent à
l’optimisme.
Une fois cette paix assurée, l’on peut
sereinement envisager la marche vers le développement de notre pays qui
est confronté à des défis sur le plan international. Parce que s’il faut
qu’il assure son développement, le Cameroun doit également faire face à
des engagements qu’il a pris sur le plan international. Au rang de
ceux-ci, il y a l’organisation des deux coupes d’Afrique des nations
(CAN), dont celle féminine est prévue en 2016, c'est-à-dire dans
quelques mois dans notre pays. On peut déjà se réjouir des multiples
résultats d’appels d’offres rendus publics par le ministère des Marchés
publics portant sur la réhabilitation de certaines infrastructures
sportives dans le cadre de la préparation de cette compétition par le
gouvernement.
Si les infrastructures pour cette
compétition commencent à se dessiner, il n’en est pas de même pour la
CAN 2019 pour laquelle le Cameroun a dû batailler dur face à d’autres
concurrents pour arracher l’organisation. Il est donc question pour
l’équipe du Premier ministre, chef du gouvernement, Philemon Yang,
d’ouvrir résolument sur ce dossier. Un aspect qui devrait permettre de
donner un petit coup de pouce à cet engagement international de notre
pays est sans contexte le plan d’urgence triennal annoncé par le
président de la République lors du Conseil des ministres du 9 décembre
2014. Il est notamment question d’accélérer la mise en œuvre de celui-ci
dans les sept secteurs qui le composent et qui sont dans leur immense
majorité constitués d’infrastructures : hôpitaux, routes, logements
sociaux…
Parmi les autres secteurs qui méritent
que des solutions urgentes soient trouvées, il y a incontestablement le
domaine du droit d’auteur qui a fait couler beaucoup d’encre et de
salive, ces derniers mois, surtout en ce qui concerne l’art musical. Ce
ne sont pourtant pas des artistes de renom qui manquent à notre pays.
Ceux-ci ne demandent qu’à évoluer dans un environnement qui leur
permette de mieux laisser éclore leur talent. Cela a-t-il été le cas ces
derniers mois ? Assurément non !
Au rang des autres urgences qui doivent
désormais caractériser l’équipe gouvernementale, il y a la cohésion. On
doit désormais sortir de cette sorte de cacophonie qui semblait
caractériser les uns et les autres et qui allait parfois jusqu’à la
remise en cause de l’autorité même du chef d’équipe qui est le Premier
ministre, chef du gouvernement. En lui renouvelant sa confiance, le chef
de l’Etat a clairement indiqué qu’il entend dorénavant voir les uns et
les autres évoluer en rangs serrés autour du PM pour l’atteinte des
objectifs de développement qu’il a fixés et dont le bien-fondé est le
mieux vivre des populations camerounaises dans leur ensemble. Les
prochains mois, voire les prochaines semaines vont s’avérer cruciaux
pour l’équipe « Yang III » qui est plus que jamais attendu sur le
terrain des résultats.
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