Bienvenue la gratuité des Semences agricoles
Par ESSAMA ESSOMBA, Cameroon Tribune
Alors
que la saison des semailles se prépare déjà dans les zones forestières
et les hauts plateaux, le ministre de l’Agriculture et du Développement
rural, Essimi Menye, vient de mettre un accent particulier sur l’un des
leviers
de la modernisation agricole dans notre pays. Il s’agit de la
disponibilité et de la gratuité des semences améliorées. Cette double
annonce faite par le chef de département ministériel
devant ses
collaborateurs venus lui présenter les vœux de bonne année 2015, sous
forme de rappel, revêt une grande importance dans le cadre de la mise en
pratique de la politique de la révolution agricole nationale. Parmi les
anomalies relevées par le président Paul Biya dans son discours
d’ouverture du comice agropastoral d’Ebolowa le 17 janvier 2011 figurait
le manque de matériel végétal. Pour y remédier, il instruisait la
réhabilitation des fermes semencières et partant, la multiplication et
la vulgarisation des semences agricoles. Conjuguée avec les facilités
d’accès aux intrants, la modernisation des infrastructures agricoles et
routières, sans oublier l’épineuse question du financement dont la
création en cours de la banque agricole est annoncée comme une voie de
salut, cette option semencière vise à contribuer efficacement à
l’amélioration quantitative et qualitative de la production. Elle doit
pouvoir permettre en même temps de rendre cette production plus
compétitive dans nos marchés et à l’extérieur du Cameroun, tout en
participant à la satisfaction des besoins alimentaires des populations.
Depuis
lors, les techniciens chargés de la production des semences ont accentué
leur travail. Il s’agit pour l’essentiel de l’Institut de recherche
agricole (IRAD), mais aussi d’initiatives privées au sein desquelles se
retrouvent quelques imposteurs produisant et commercialisant des
semences non-homologuées. L’augmentation de la production des semences
améliorées par l’IRAD, notamment depuis 2012, n’a pas totalement
répondu à la demande croissante. Cette année là, l’institut a mis à
disposition 150 tonnes de graines(maïs, riz, sorgho, mil…) susceptibles
de couvrir 10.000 hectares de terres arables ; 30 tonnes de pommes de
terre, 4 millions de boutures de manioc et 4 000 semences d’ignames ;
2,5millions de grains pré-germés de palmiers et plus de 1 000 plants
d’arbres fruitiers. Pour s’assurer que ce sont bien des semences
améliorées qui sont mis en terre et que ces semences sont vulgarisées,
le gouvernement a décidé de les mettre à la portée des agriculteurs,
gratuitement. Cette distribution se fait à travers les regroupements
d’agriculteurs ou les coopératives. En fonction des zones agricoles, de
la nature des besoins en semences, les responsables départementaux et
d’arrondissement du ministère en charge de l’agriculture sont à pied
d’œuvre pour les recensements y afférents. Le délégué du fonds
semencier, Nuza Syxtus Thomas se veut rassurant sur la gratuité des
semences : quiconque tentera de les vendre aux agriculteurs s’expose à
de graves sanctions, a-t-il précisé à CT.
Pour
tout agriculteur, l’annonce de la disponibilité des semences améliorées
et de leur gratuité est une nouvelle bienvenue. Les responsables chargés
de la mise en pratique de cette option s’emploieront sans doute à lever
maints obstacles qui jonchent le chemin menant des bureaux aux champs
des agriculteurs. Il en est ainsi de la nécessaire information des
paysans. Elle est aisée pour tous ceux qui sont membres des
coopératives, tout comme pour les grands agriculteurs. Puisque cette
opération vise aussi la vulgarisation,>>>
Commentaires
Enregistrer un commentaire