50 milliards pour produire des semences agricoles
Par Félicité BAHANE, Cameroon Tribune
« C’est le premier projet d’envergure que le ministère de
l’Agriculture et du Développement rural (Minader) met en place ». Parole
du ministre Essimi Menye, mercredi à l’hôtel Hilton de Yaoundé, alors
qu’il procédait au lancement officiel
du Projet d’investissement et de développement des marchés agricoles
(PIDMA). Objectif : « transformer l’agriculture de subsistance et de
faible
rendement des filières maïs, manioc et sorgho, à une agriculture
compétitive et orientée vers la commercialisation et l’industrialisation
», selon les explications du Minader. Concrètement, le PIDMA,
initiative conjointe du gouvernement camerounais et de la Banque
mondiale, ambitionne de mettre en relation directe des petits
producteurs organisés en coopératives, avec les acheteurs
(agro-industries, grossistes, etc.). C’est pourquoi le PIDMA concentre
son intervention dans 34 bassins de production répartis dans cinq zones
agro-écologiques du Cameroun, afin de densifier ses investissements et
augmenter l’impact du projet sur les bénéficiaires. Il s’agit avant tout
des « 300 coopératives éligibles, représentant 30 000 ménages, soit 120
000 bénéficiaires directs dont 50% de femmes », selon Thomas Ngue
Bissa, coordonnateur du PIDMA. Notre source cite également les acheteurs
(agro-business privés) au rang des bénéficiaires, indirects cependant.
Conçu pour une durée de cinq ans (2015-2019), le PIDMA est financé
par la Banque mondiale à hauteur de 50 milliards de F. Pour sa première
année d’activités, officiellement enclenchée hier, le projet dispose
d’un budget 2015 d’un montant d’un peu plus de 11 milliards de F. Il va
s’agir de multiplier des partenariats productifs entre coopératives et
agro-industries, améliorer le système de production et de distribution
de semences et financer des infrastructures publiques de base.
Pour sa part, Gregor Binkert, directeur des opérations de la Banque
mondiale au Cameroun s’est dit « confiant que le projet sera exécuté
dans les délais parce que d’une part, les conditions de mise en vigueur
sont déjà remplies et d’autre part, parce que les activités majeures ont
déjà été exécutées ou lancées ». Entre autres, les conventions de
partenariat déjà signées entre le Minader et plusieurs acteurs du projet
parmi lesquels des acheteurs agro-business comme Guinness pour l’achat
d’environ 9 000 tonnes de sorgho par an, Nestlé pour l’achat de plus de 1
500 tonnes d’amidon par an,>>>
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