Economie numérique: L'obstacle de la cybercriminalité
Par Jean Baptiste KETCHATENG, Cameroon Tribune
Les dernières factures laissées par ces
criminels parlent : 38 milliards de F pertes pour une compagnie de
téléphonie mobile victime d’une mystification sur son propre réseau (des
appels internationaux comptabilisés tels des communications locales), 3
milliards de F soutirés dans des comptes bancaires via de fausses
cartes magnétiques… Et il y a même des préjudices inestimables comme les
blocages ou modifications des sites Web d’institutions publiques. Un
millier de fraudes via le Net ont été enregistrés ces derniers temps. De
quoi rebuter les usagers déjà naturellement peu enclins aux changements
d’habitudes qu’apporte l’économie numérique.
C’est dire combien la réunion de mains
expertes et inexpertes pour protéger l’économie numérique naissante au
Cameroun, depuis hier et jusqu’à ce jour à Douala, est importante pour
l’ensemble du pays, a souligné le gouverneur du Littoral, Samuel
Dieudonné Ivaha Diboua. Dès lors qu’il s’agit de renforcer « la
confiance, un élément crucial » pour un tel business où en général l’on
ne voit pas son partenaire. Au cas contraire, ce sont les effets
néfastes de l’insécurité dans ce domaine où bénéfices légaux et illégaux
peuvent se multiplier très rapidement (on parle d’un taux de croissance
double pour ce secteur, par rapport à l’économie traditionnelle) qui
convaincront la grande masse d’utilisateurs potentiels de ne rien en
faire.
Et pourtant, la connexion à l’économie numérique devrait trouver un champ fertile au Cameroun. Avec son 126e
rang mondial (sur 142 pays classés) à l’indice de préparation du réseau
des Tic à accueillir l’activité d’économie numérique, le Cameroun a
encore des « efforts à faire » pour tirer le meilleur parti d’un
environnement finalement plutôt sûr. L’Union internationale des
télécommunications estime que le Cameroun est le quinzième e-espace le
mieux sécurisé au monde.
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