Chute des cours du pétrole: bientôt deux ans que ça dure
Par
Josiane TCHAKOUNTE, Cameroon Tribune
Selon certains analystes, la tendance baissière des prix de l’or noir qui a commencé en 2014 devrait se poursuivre cette année.
Les
derniers attentats de Bruxelles ont impacté négativement les cours du
baril de pétrole sur le marché international. Ils ont terminé jeudi
dernier en baisse à la bourse de New York à 39,46 dollars (environ
23 000 F CFA). Cette tendance devrait se maintenir tout au long de cette
année. C’est du moins
ce que traduisent les prévisions faites récemment
par le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des Etats de
l’Afrique centrale (BEAC) par rapport aux perspectives de croissance de
la sous-région pour l’année 2016 projetées à 1,6%.
Depuis
le début du second semestre 2014, les cours du pétrole brut continuent
de pointer vers le bas. Soit une baisse de 70%. Les prix de l’or noir
sont passés récemment en dessous de la barre des 30 dollars le baril
avant de se maintenir autour de 40 dollars actuellement contre plus de
100 dollars en juin 2014. « Tout semble indiquer que le cours restera
bas en 2016 et on ne peut pas exclure des phases de courte durée où il
tomberait même en dessous des 30 dollars », explique Francis Perrin dans
le 12e numéro (mars-avril 2016) du magazine Afrique
Méditerranée Business (AMB). Pour le président de Stratégies et
politiques énergétiques sur les perspectives, « l’excédent d’offre va se
poursuivre et un retour à l’équilibre est davantage à attendre pour
2017».
Cette
baisse des cours fragilise certaines économies, notamment en Afrique.
Dans un focus, le magazine analyse son impact sur certains pays
africains. Sur le cas du Cameroun, l’augmentation de la production
pétrolière et l’accroissement de l’investissement public permettent au
pays de faire face à ce choc. Par contre, pour un Etat comme la Guinée
équatoriale où l’or noir représente 90% du produit intérieur brut (PIB)
et la quasi-totalité des exportations, souligne le magazine, la
situation actuelle des cours a ralenti la mise en œuvre du Plan national
de développement social qui prévoyait la construction d’infrastructures
et la diversification des sources de croissance.
Au
Gabon, le gouvernement a annoncé début février, la fin des subventions
au carburant qui ont coûté près de 700 milliards de F CFA à l’Etat
durant les six dernières années. Un montant supérieur au budget
d’investissement public. Au Tchad, le budget de l’Etat pour 2016 a été
réduit de 22%. En 2015, ce pays a investi 200 milliards dans l’effort de
guerre, rapporte AMB. Pour le cas de l’Angola, le magazine parle d’une
« descente aux enfers » pour le deuxième producteur d’or noir d’Afrique.
La dette de l’Angola devrait atteindre 50% du PIB cette année selon
Standards and Poors qui projette une croissance de 4% jusqu’en 2019
contre une moyenne de 10% au cours de la dernière décennie. En réaction à
ce marasme, une agence nationale du pétrole devrait voir le jour dans
le cadre de la réorganisation du secteur. Selon l’analyste, la réussite
de ces réformes dépendra de leur capacité à s’inscrire dans la durée.
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