Le lifting des impôts
Par J.B. KETCHATENG, Cameroon Tribune, 10-12-2014
La
grande affluence à la rencontre qui se tenait mardi dans une des salles
du palais des Congrès de Yaoundé tranchait nettement avec les autres
rendez-vous de ce type. L’on y parlait de nouvelles règles de la
fiscalité, prises en vue d’améliorer la compétitivité de l’économie
camerounaise. C’était néanmoins l’occasion de parler aux inspecteurs des
impôts,
pour leur dire que malgré tout, soulignera Dika Akwa, auditeur
dans une entreprise, l’imposition, hormis de grands textes comme la loi
de finances, demeure un maquis inextricable.
Cet
écheveau emmêlé l’était moins cependant, au fil des échanges qui ont
commencé par des exposés. Dans l’optique d’améliorer les ressources du
fisc et les sécuriser, la direction générale des Impôts (DGI) a par
exemple entrepris de constituer et publier (sur son site Internet) une
liste de contribuables. De telle sorte que l’on sache qui est qui : les
privés pouvant vérifier que leurs partenaires d’affaires sont reconnus
par l’administration, laquelle peut aussi distinguer dans sa liste les
mauvais et bons contribuables pour ne plus avoir à appliquer un régime
indiscriminé à toutes les deux catégories.
Pour la
qualité des services, une cellule de service au contribuable a été
instituée dans les centres des impôts. On va y former les contribuables
par une assistance-conseil, a expliqué Nicolas Hiol, chef de la Division
des Etudes et de la Réforme à la DGI. Une manière de corriger la
tendance à ne prendre en considération que la fonction d’expertise telle
que les impôts l’exercent sur le contribuable. On peut rapprocher de
cette assistance, la déclaration pré-remplie qui tient compte, là
encore, de la capacité relativement faible des contribuables à traiter
avec le fisc. En l’espèce, l’administration fournit une déclaration avec
les données fiscales nécessaires que l’intéressé valide avant de
s’acquitter de sa taxe foncière par exemple. La télédéclaration est
aussi devenue une réalité pour les grandes entreprises. Tout autant que
la simplification du contentieux fiscal.
Et
quand on a ajouté à ce mouvement réformiste la toute nouvelle loi de
2013 d’incitation à l’investissement privé, on peut croire que les
contribuables, les entreprises singulièrement, ne demandent plus qu’à se
jeter à l’eau. D’aucuns réclamant même le droit de payer des impôts
fixes, comme pour un solde de tout compte, sur une certaine durée, de
manière à ne plus avoir à parler aux inspecteurs des impôts durant ce
temps-là. Ce qui ne correspond pas à l’esprit de la fiscalité
camerounaise qui prélève ce qui est issu de l’activité. Rien n’est
aussi simple toutefois. Des voix s’élèvent pour réclamer une meilleure
coordination entre la DGI et l’Agence de promotion des investissements
qui délivre des agréments que tel bureau des impôts semble ignorer. Et
le débat se poursuit…
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