Ce qu'on attend du gouvernement
Par Jean Marie NZEKOUE, Cameroon Tribune
Les
investissements massifs se trouvent au cœur du Programme spécial
d’urgence rendu public à l’issue du Conseil ministériel de mardi. Ainsi
donc, le gouvernement maintient le cap des grands projets
en vue d’accélérer la croissance économique. Le montant de ce Plan
d’urgence (925 milliards) et les objectifs poursuivis prouvent à
suffisance que l’économie et le social sont au centre des préoccupations
du Chef de l’Etat qui tient le gouvernail avec la suite dans les idées.
On se rappelle déjà que lors de son message à la Nation en décembre
dernier, Paul Biya avait annoncé à partir de 2015 des « projets de
seconde génération »
portant notamment sur des infrastructures de
production d’énergie, de transport, d’approvisionnement en eau, de
routes et d’autoroutes, avant de déplorer la persistance des « points de
blocage, des zones de dispersion et des doublons » qui entravent la
marche du Cameroun vers l’émergence à l’horizon 2035. Par des temps qui
courent, il est réconfortant de constater que le Plan d’urgence
triennal bénéficiera en priorité aux secteurs qui touchent de près à la
vie quotidienne des Camerounais et dont l’impact économique et social
est déterminant pour l’amélioration de l’indice du développement humain.
Or par
quelque bout qu’on le prenne, l’investissement est une donnée
incontournable de ce programme. Qu’il s’agisse de l’aménagement urbain,
de l’agriculture, de l’élevage, de la santé, de l’eau, de l’énergie, des
infrastructures routières ou de la sécurité, les investisseurs devront
dénouer les cordons de la bourse pour financer différents projets. Des
produits agricoles en quantité et en qualité, un réseau routier et
ferroviaire dense, de l’eau et de l’électricité pour tous, des villes
plus modernes et sûres…Voilà autant de secteurs porteurs. Dans les pays
avancés comme dans ceux en développement, il a été maintes fois prouvé
qu’une relance judicieuse des investissements publics peut donner à la
croissance une impulsion nécessaire au décollage. Mais à condition de
respecter certains principes et règles. .
L’investissement suppose, entre autres, la recherche des partenaires sur
le plan national et extérieur. Etant donné que le programme va
nécessiter la mobilisation d’énormes ressources financières, il faut
rendre plus attractives les conditions d’investissement, à travers par
exemple l’amélioration du climat des affaires et surtout du processus de
passation des marchés publics. En clair, l’investisseur doit s’assurer
d’un environnement économique favorable alors que l’entrepreneur qui
veut soumissionner pour un marché d’appel d’offres ouvert doit être
rassuré d’avance sur les conditions de transparence, d’équité et de
traçabilité. C’est pour cela que le communiqué rendu public à l’issue
du conseil ministériel insiste sur le fait que « le Plan d’urgence sera
conduit en partenariat avec le secteur privé, à travers un processus
rigoureux d’attribution des marchés à des entreprises capables, au plan
technique et financier, d’exécuter avec professionnalisme les projets
correspondants. » Ces mots, choisis avec soin, constituent une mise en
garde à peine voilée, aux professionnels de l’entourloupe.
Si la
réglementation en vigueur fixe clairement les règles applicables à tout
marché public financé ou cofinancé par le budget de l’Etat ou sur
ressources extérieures, en insistant sur les principes de liberté
d’accès à la commande publique, d’égalité de traitement des candidats et
de transparence des procédures, force est de constater que la réalité
du terrain est parfois très éloignée de ces nobles préoccupations. >>>
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