Le Cameroun au carrefour de la croissance
Par J.B. KETCHATENG, Cameroon Tribune, 24-12-2014
Afrique Méditerranée Business publie ce mois un hors-série sur les bons points et défis de la vie des affaires locales.
C’est
peut-être l’image de ces débrouillards, champions de l’imagination, dans
la trépidante et productive capitale économique Douala, qui résume le
mieux l’ambition de croissance de ce Cameroun. Afrique Méditerranée
Business (AMB),
le « magazine des économies et des entreprises
émergentes », qui y a consacré un hors-série, le sent : ce Cameroun-là, a
tout pour devenir un grand africain, une économie émergente. Il lui
reste, pense Zyad Limam, le patron de ce trimestriel fondé l’an dernier
en France, à réaliser le « nécessaire bond qualitatif ».
La
revue générale de la santé -plutôt bonne- du business au Cameroun ne
peut d’ailleurs qu’encourager une telle perspective au profit de
l’écrasante majorité de la population qui mérite de récolter les fruits
d’une transformation économique largement possible. La voie de
l’industrialisation de la production locale de matières premières est
celle que l’objectif de croissance commande d’emprunter, selon l’analyse
de ce numéro d’AMB qui ausculte en 132 pages un terrain fertile.
A
commencer par les infrastructures. Des routes, des ponts, sont en
chantier ou ouverts. Cette toile en développement va densifier un
maillage logistique pour les échanges et faciliter la circulation. Le
schéma d’évolution peut se dupliquer pour l’énergie, outil capital. En
quelques mois, les bases d’une multiplication de la production
d’électricité ont été posées. Lom Pangar, Memve’ele, Mekin, la liste des
barrages d’hydroélectricité en chantier s’est rapidement allongée. Et
si l’on ne parle souvent que du service à venir de ce surcroît de
production pour le tissu économique national, Makhtar Diop,
vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique subsaharienne,
prévoyait en juillet dernier que l’Afrique en profitera également. AMB
le confirme en annonçant la possibilité que le Cameroun soit exportateur
net d’énergie électrique dans cinq ans !
La
dynamique ascendante de l’économie camerounaise est donc réelle et
s’observe aussi dans les télécommunications avec la 3G ; la promotion de
petites unités agricoles privées plus performantes ; etc. Il
conviendrait certainement, pour que la mayonnaise prenne davantage, d’y
ajouter les ingrédients des mains et esprits qui font vivre la
« spécificité camerounaise ». Dans l’une des nombreuses rencontres avec
les gens de l’économie, AMB a demandé à l’un des principaux patrons de
patrons, André Fotso, du Groupement interpatronal du Cameroun, ce qu’il
convient de faire pour améliorer l’environnement des affaires. Sa
réponse : accélérer le rythme des réformes arrêtées par les businessmen
et le gouvernement. Accélérer, un mot de la même famille (économique)
que croître.
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