Le Cameroun importe toujours plus

Par Félicité BAHANE, Cameroon Tribune
Résultat de recherche d'images pour "Cameroun – importations"Le comité technique national de la balance des paiements a examiné les comptes 2014 hier à Yaoundé.
La balance des paiements est un document technique, portant sur les comptes macro-économiques du pays. « C’est dire que les résultats qui découlent de l’examen de ces échanges ne sont pas destinés au grand public mais aux administrations, puisqu’il s’agit d’un outil de pilotage
de la politique économique ». Dixit Lazare Bela, directeur des affaires économiques et conseiller technique au ministère des Finances (Minfi). Il a présidé hier à Yaoundé, la session de novembre du Comité technique national de la balance des paiements. Et il était justement question d’examiner et de valider les résultats de 2014, la situation du premier trimestre 2015 et les perspectives pour la fin de l’année. « Des résultats qui interviennent dans un contexte globalement défavorable, marqué par la chute de 50% des cours de pétrole brut, la détérioration des termes de l’échange et la baisse de l’Euro par rapport au dollar », selon Lazare Bela.
Notre source indique cependant que la balance des paiements retrace toutes les transactions entre le Cameroun et l’étranger : la balance commerciale (importation et exportation), les investissements directs étrangers au Cameroun et les investissements du Cameroun à l’étranger (à l’exemple des stations Tradex implantées au Tchad et en Guinée équatoriale). La balance des paiements prend également en compte les emprunts du Cameroun, les prêts qu’il octroie, les transferts d’argent avec la diaspora, etc. « C’est en quelque sorte le bilan de l’économie du Cameroun durant une année », précise-t-il. Il en ressort donc qu’en 2014, le déficit des échanges entre le Cameroun et l’étranger s’est aggravé pour se situer à 692,2 milliards de F, soit 4,3% du PIB. Ce déficit était de 557,2 milliards en 2013. « Malgré les chocs externes, la résilience de l’économie camerounaise a été meilleure que dans plusieurs pays africains producteurs de pétrole ». Hors pétrole, « les exportations se sont accrues de 16,7%, impulsées par l’accroissement des ventes de cacao de 24,8%, de carburants et lubrifiants de 24,9%, de bois et ouvrages en bois de 8,6%, d’aluminium brut de 130,3% ».  Dans le même temps, les importations ont progressé de 14,1% pour s’élever à 3 747,3 milliards de F. Hors pétrole, elles ont augmenté de 8,8% en raison essentiellement des accroissements des achats de matériel de transport (48,2%), de machines et appareils électroniques (24,5%), de produits pharmaceutiques (33,6%), de fonte, fer et acier (35,8%).
Pour ramener tout cela aux Camerounais ordinaires, Lazare Bela explique que le public peut comprendre que l’agriculture rapporte de l’argent. « Si on cultive plus, on va exporter davantage pour équilibrer nos échanges avec l’extérieur. De même, il faut savoir que c’est l’industrie qui fait le développement. Si on produit localement ce qu’on importe, la balance s’équilibre également ».

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