Un parc automobile à moderniser

Par Jean Marie NZEKOUE, Cameroon Tribune
Responsive imageLa perspective de voir bientôt différents modèles de véhicules de types lourds et légers assemblés et montés au Cameroun suscite beaucoup d’espoir.
Même si on en est encore à l’état des projections, la seule possibilité de rouler dans un véhicule Made in Cameroon
met en exergue la situation du parc automobile national et les multiples problèmes auxquels se heurte le transport des personnes et des biens.  La mise sur pied d’une unité de montage et d’assemblage de véhicules par l’Agence de promotion des investissements (API), et la société Cameroon Automotive Holding Company intervient en effet dans un contexte peu favorable au parc automobile qui suscite des récriminations de toutes sortes.
En l’absence d’une industrie locale de montage ou de fabrication, la quasi-totalité des véhicules circulant actuellement au Cameroun sont importés, soit près d’un demi-million d’engins de toutes sortes. Ces véhicules importés présentent d’énormes disparités. Selon une récente évaluation du ministère des Transports, 92% du parc automobile camerounais est constitué en effet des véhicules acquis en seconde main, avec une prépondérance pour les fameux « congelés » en provenance d’Europe, principalement en Belgique et en Allemagne où prospère le marché de l’occasion. Les véhicules neufs, jugés trop chers, représentent moins de 2 % des achats annuels et sont généralement acquis par l’administration publique et les entreprises qui constituent les principaux clients des concessionnaires automobiles en activité dans le pays. Par ailleurs, l’état vétuste du parc automobile est la cause de nombreux désagréments chez les usagers de la route, le mauvais état technique des véhicules étant l’une des principales causes des accidents de circulation qui font des milliers de morts chaque année. C’est pour réduire l’hécatombe sur nos routes et améliorer les conditions de transport en commun que l’Etat s’est d’ailleurs engagé récemment à restreindre l'importation des véhicules d’un âge supérieur à 15 ans.
Il faut pourtant se rendre à l’évidence : en raison du faible pouvoir d’achat, très peu de Camerounais peuvent s’offrir un véhicule neuf, importé de surcroît. D’où la nécessité d’installer sur place des unités de montage de véhicules. Après plusieurs tentatives infructueuses au cours des dernières années, le nouveau bébé est très attendu. On peut logiquement s’attendre à ce que la production locale des véhicules de tous types ait un impact socio-économique considérable. En termes de création d’emplois (près de 3000 projetés), d’économies de devises, d’adaptation aux besoins spécifiques, de développement de nouvelles filières d’activités, sans oublier l’accès d’un plus grand nombre à la voiture toujours considérée comme un luxe réservé à une infime minorité.
La parole aux acteurs
Noah Luc: « C’est une bonne nouvelle »
Visiteur
« Je crois que les marques de véhicules qui sont représentées ici  sont mises à la disposition de tous les camerounais, et tout le monde devrait y trouver son compte. En ce qui concerne l’usine de montage des véhicules au Cameroun, c’est une excellente chose et ce n’est pas trop tôt, parce que nous attendions cela depuis longtemps, fabriquer ou monter des voitures chez nous. Maintenant, j’espère vraiment que les prix seront abordables et à la portée de toutes les bourses ».
 Engozo’o Mbita Alphonse: « L’image du pays va être revalorisée »
Ingénieur génie civil retraité
« Les véhicules que je découvre sont beaux, luxueux à l’intérieur. Je n’ai pas encore l’ordre de valeur mais de prime abord je crois que c’est de bons véhicules qui feront la fierté du Cameroun et de la sous-région tout entière. L’usine de montage de véhicules est une bonne idée. Si le président parle d’émergence d’ici 2035, ça montre que son idée est en train de prendre de la valeur. Si on peut monter des véhicules sur place, je crois que ça va un peu limiter l’importation des véhicules d’occasion, et valoriser également l’image de marque du pays. »
Lebogo: « Il faut être regardant sur la qualité »
Visiteur
« Mes impressions sont très bonnes, vu la qualité de ce que je vois et qui représente la gamme de tout ce qu’on pourra produire sur place, je ne peux qu’être content. Ces véhicules que nous voyons devant nous ne sont pas différents de ceux qu’on importe de l’extérieur à des centaines de millions. Maintenant, à nous d’être solidaires pour que les gens ne viennent pas nous tromper pour dire que ce qu’on a fait ici n’est pas bon ».

Commentaires