Développement: l’Afrique mise sur la science

Résultat de recherche d'images pour "sixième édition du Rapport sur les capacités en Afrique, édition 2017 (Rica)"Par Jeanine FANKAM, Cameroon Tribune
La technologie et l’innovation sont d’autres pistes proposées par le rapport sur les capacités du continent lancé la semaine dernière à Dakar
En milieu de semaine dernière,
la sixième édition du Rapport sur les capacités en Afrique, édition 2017 (Rica) a été lancée par la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF). C’était en marge de la semaine africaine du développement célébrée à Dakar, capitale sénégalaise. Rica 2017 révèle que les sciences, la technologie et l’innovation (STI) demeurent des outils incontournables pour propulser l’Afrique vers son développement. Le RICA et son indicateur clé -  l’Indicateur de capacités en Afrique (ICA) - apportent l’éclairage sur des décisions à prendre et les réformes à faire tant au niveau de la réglementation que des institutions. Il propose des investissements à consentir pour renforcer l’administration publique et mettre en œuvre les politiques et programmes publics. 
Le RICA 2017 montre que de façon générale, la question des capacités est centrale dans la mise en œuvre de la stratégie continentale en STI. Mais un message plus important en émerge : même si les deux tiers des pays africains ont des politiques et des stratégies de STI, leur capacité à les mettre en œuvre demeure très faible. La plupart des pays africains ont des institutions de STI sous-équipées et ne parviennent pas à générer et à déployer efficacement des connaissances et des innovations technologiques pour la croissance socio-économique. Ce défi est largement reflété dans le constat selon lequel les institutions de STI sont insuffisamment dotées de compétences, d'expertises, de ressources financières, d'infrastructures et d'équipements. Mais il a été révélé que 91% des 44 pays africains couverts par l’étude placent la formation dans les STI parmi leurs grandes ou très grandes priorités. Ce qui est déjà un bon pas.

 Pr. Emmanuel Nnadozie: « Il faut des alliances de financement »
Secrétaire exécutif de l’ACBF
Quelle est la valeur ajoutée du Rapport que votre institution vient de publier sur les capacités en Afrique ?
Le rapport reconnaît que la croissance économique remarquable de l’Afrique au cours des deux dernières décennies est une source d'espoir. Mais il attire l’attention sur la nécessité pour les pays africains de soutenir cette croissance en investissant et en renforçant les principaux catalyseurs. Le rapport sur les capacités en Afrique 2017, qui a pour thème « Renforcer les capacités en science, technologie et innovation, en vue de la transformation de l’Afrique » constitue à cette date l'étude la plus approfondie qui expose les dimensions de capacités et les impératifs pour le développement de la science, la technologie et l'innovation sur le continent.
Que compte faire l’ACBF pour faciliter l’appropriation des messages-clés du rapport par les pays?
Nous nous mettrons en contact avec des publics-cibles stratégiques tels que les preneurs de décisions au sein des gouvernements mais aussi auprès des chefs d’institutions qui sont à mesure de propulser les idées documentées dans le rapport en termes d’élaboration des politiques et de création des structures visant à relever le niveau d’utilisation et appropriation de la science, la technologie et l’innovation pour le développement dans les pays africains.
Quels seront les rôles des différents acteurs pour accompagner les Etats africains dans l’implémentation des recommandations faites par l’ACBF?
Le Rapport recommande que les gouvernements africains et l'Union africaine mettent en place des alliances de financement innovantes qui impliquent les donateurs bilatéraux et multilatéraux, les gouvernements, ainsi que les acteurs non étatiques comme les fondations privées et les entreprises. Un pourcentage de tous les prêts et dons de développement des partenaires au développement devrait être consacré à l'élaboration de programmes de renforcement des capacités en matière de STI.
Il est nécessaire que les pays africains poursuivent le développement axé sur les STI en prenant des engagements sérieux pour renforcer les capacités humaines et institutionnelles par des investissements substantiels dans des universités de haut standing, des laboratoires équipés et à la pointe de la technologie, et des mécanismes de financement de la recherche. Les organismes régionaux, principalement les communautés économiques régionales, doivent élaborer et mettre en œuvre des stratégies cohérentes pour instaurer des systèmes régionaux de STI.

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