Cameroon Business Forum: leçons de la 8e session
Par
Les participants à la 8e édition tenue avant-hier à Douala ont été unanimes à reconnaître qu’il faut aller plus loin dans les réformes pour la performance de l’économie.
Une constante s’est dégagée chez la plupart des participants à la 8e édition du Cameroon Business Forum (CBF) présidée lundi dernier à Douala par le Premier ministre
, chef du gouvernement , Philemon Yang : des progrès ont été enregistrés dans le cadre du développement de notre économie, ce à la lumière des recommandations de la 7e édition qui s’est tenue l’année dernière dans la capitale économique. Est-ce pour autant qu’ils se sont satisfaits de la croissance de notre économie ? Non ! Si l’on en juge par leurs avis au terme de ces travaux qui se tenaient sur le thème : « Accroître la compétitivité de l’économie à travers la facilitation du commerce extérieur ». Le communiqué final sanctionnant lesdits travaux a d’ailleurs clairement indiqué les différentes attentes des opérateurs économiques qui n’ont pas manqué de souligner l’importance de la rencontre d’avant-hier, qui intervenait après le sommet extraordinaire des chefs d’Etat de l’Afrique centrale que le Cameroun a abrité le 23 décembre 2016 à l’initiative du président Paul Biya. Comment faciliter le commerce extérieur dans un environnement où il est de plus en plus question de la diversification de l’économie ?
Les opérateurs économiques ont présenté des pistes de solutions par la voix du président de la Chambre de Commerce, d’Industrie, des Mines et de l’Artisanat (CCIMA). Christophe Eken a fait état de la nécessité de l’informatisation du registre de commerce, engager la réforme foncière en vue de faciliter l’accès de la terre aux investisseurs, la mise en place de points de paiement électronique, la création des tribunaux de commerce qui devraient rassurer un peu plus les investisseurs. Face à ces créateurs de la richesse, le Premier ministre, chef du gouvernement, Philemon Yang s’est voulu rassurant sur la détermination des pouvoirs publics : « Les efforts menés par le gouvernement ont un objectif : faciliter la création et le développement des entreprises privées, les rendre plus compétitives afin de susciter la croissance économique et la multiplication des emplois », a-t-il tenu à faire savoir. Soulignant par là même, le fait que le gouvernement a clairement compris que, pour aller vers les objectifs fixés par les chefs d’Etat de la sous-région à l’issue de leur rencontre de décembre dernier à Yaoundé, le secteur privé reste un partenaire de choix dont l’une des principales missions est la création de la croissance qui devrait générer des emplois dont ont besoin les jeunes Camerounais. Pour cela, d’importantes réformes ont déjà été engagées. Elles concernent notamment la réduction des délais d’obtention du permis de construire, la promulgation de la loi fixant le capital social minimum et les modalités de recours aux services du notaire dans le cadre de la création d’une société à responsabilité limitée… Des actions qui devraient se poursuivre pour permettre à l’économie camerounaise de mieux faire face au choc lié à la fois aux aléas du marché et aux problèmes inhérents à l’insécurité à nos frontières.
Réactions
Christoph Eken: « Il faut une politique de protection de l’industrie nationale »
Président de la CCIMA
« Il faut mettre en place quelques ingrédients pour pouvoir rapidement atteindre une certaine vitesse. Parmi ces ingrédients, il y a la coopération entre le secteur public et le secteur privé, les grands travaux d’infrastructure que notre pays est en train de mettre en place tels que les barrages, les autoroutes, les ports, etc. Mais il y a également la réalisation effective de toutes les recommandations que nous prenons dans le Cameroon Business Forum. A ce niveau, je crois qu’il faut remercier le Premier ministre, chef du gouvernement, pour la touche spéciale qu’il apporte à ce Cameroon Business Forum. Toutefois, ce que nous déplorons un peu, c’est la vitesse de réalisation de ces recommandations. Nous souhaitons que ça aille plus vite pour que nous puissions atteindre l’émergence».
Alain Blaise Batongue: « Il faut une politique de protection de l’industrie nationale »
Secrétaire exécutif du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam)
« Nous avons comme principaux problèmes : la rareté des devises, parce que nous importons beaucoup plus que nous n’exportons. Et ce que nous exportons est pour l’essentiel de la matière première et non des produits transformés. Le défi est donc double : exporter au maximum, mais dans la mesure du possible, commencer à transformer nos produits avant de chercher de nouveaux marchés à l’extérieur. Dans les présentations faites à l’occasion de ce CBF, nous insistons plus sur la capacité du gouvernement à accompagner le secteur privé dans la transformation, en développant une politique de protection de l’industrie nationale, en même temps qu’une politique de promotion des champions nationaux. Le deuxième défi est celui de la modernisation des instruments de commerce extérieur».
Kate Kanyi-Tometi Fotso: “High Cost of Production Prevails”
Businesslady
“We should harness our energy to produce more of what we have comparative advantage with our neighbours. It takes the willingness to analyse, visit other countries, see what works and copy the good points and to have the willingness to return and apply what we saw that worked in other places to give us that comparative advantage. If we have to be competitive, we have to ensure that the small and medium sizes as well as the big enterprises have all what it takes to make them competitive. The government is putting in place a lot of programmes to address the situation. We need to put performance indicators in place to know exactly how and when to get there and when are objective not attained, how do we address and redress the situation.”
Protais Ayangma: « Nous souhaitons un allègement des procédures »
Président de Entreprises du Cameroun (Ecam)
« La thématique est assez indicatrice de là où nous allons. Il s’agit de la compétitivité des entreprises en matière de commerce extérieur. Parce que nous pensons effectivement que nos entreprises doivent être compétitives, si nous voulons adresser la question du commerce extérieur. Et nous avons bien sûr, s’agissant de cet aspect de l’activité économique, des recommandations à formuler. Lorsqu’on regarde la situation de notre économie en matière d’exportation, vous pouvez constater que nous exportons des matières premières brutes. Le véritable défi c’est la transformation. Parce que c’est dans la transformation qu’il y a la valeur ajoutée et la création d’emplois. Nous souhaitons un allègement des procédures, un environnement beaucoup plus propice, pour nous permettre d’être un peu plus compétitifs que par le passé ».
Daniel Claude Abate: « Nous devons accélérer les réformes pendantes »
Président du Mouvement des entrepreneurs du Cameroun (Mecam)
« Il y a une évolution dans l’application des réformes. Le taux de réalisation a sensiblement augmenté, par rapport aux premières années où nous tournions autour de 30% de taux de réalisation. Pour l’année dernière, nous avons 72% en termes de réalisation des recommandations et réformes adoptées. Il reste cependant que, comme l’a souligné le représentant du secteur privé, on constate que si le taux d’application des recommandations a augmenté, le Cameroun, lui, n’a pas beaucoup bougé dans le classement Doing Business. Ce qui soulève un certain nombre de questions et nous interpelle à accélérer les réformes qui restent pendantes. Et surtout avoir de l’ambition pour situer le Cameroun à un niveau qui en fasse un des pays parmi les plus grands réformateurs de leur environnement des affaires».
Les participants à la 8e édition tenue avant-hier à Douala ont été unanimes à reconnaître qu’il faut aller plus loin dans les réformes pour la performance de l’économie.
Une constante s’est dégagée chez la plupart des participants à la 8e édition du Cameroon Business Forum (CBF) présidée lundi dernier à Douala par le Premier ministre
, chef du gouvernement , Philemon Yang : des progrès ont été enregistrés dans le cadre du développement de notre économie, ce à la lumière des recommandations de la 7e édition qui s’est tenue l’année dernière dans la capitale économique. Est-ce pour autant qu’ils se sont satisfaits de la croissance de notre économie ? Non ! Si l’on en juge par leurs avis au terme de ces travaux qui se tenaient sur le thème : « Accroître la compétitivité de l’économie à travers la facilitation du commerce extérieur ». Le communiqué final sanctionnant lesdits travaux a d’ailleurs clairement indiqué les différentes attentes des opérateurs économiques qui n’ont pas manqué de souligner l’importance de la rencontre d’avant-hier, qui intervenait après le sommet extraordinaire des chefs d’Etat de l’Afrique centrale que le Cameroun a abrité le 23 décembre 2016 à l’initiative du président Paul Biya. Comment faciliter le commerce extérieur dans un environnement où il est de plus en plus question de la diversification de l’économie ?
Les opérateurs économiques ont présenté des pistes de solutions par la voix du président de la Chambre de Commerce, d’Industrie, des Mines et de l’Artisanat (CCIMA). Christophe Eken a fait état de la nécessité de l’informatisation du registre de commerce, engager la réforme foncière en vue de faciliter l’accès de la terre aux investisseurs, la mise en place de points de paiement électronique, la création des tribunaux de commerce qui devraient rassurer un peu plus les investisseurs. Face à ces créateurs de la richesse, le Premier ministre, chef du gouvernement, Philemon Yang s’est voulu rassurant sur la détermination des pouvoirs publics : « Les efforts menés par le gouvernement ont un objectif : faciliter la création et le développement des entreprises privées, les rendre plus compétitives afin de susciter la croissance économique et la multiplication des emplois », a-t-il tenu à faire savoir. Soulignant par là même, le fait que le gouvernement a clairement compris que, pour aller vers les objectifs fixés par les chefs d’Etat de la sous-région à l’issue de leur rencontre de décembre dernier à Yaoundé, le secteur privé reste un partenaire de choix dont l’une des principales missions est la création de la croissance qui devrait générer des emplois dont ont besoin les jeunes Camerounais. Pour cela, d’importantes réformes ont déjà été engagées. Elles concernent notamment la réduction des délais d’obtention du permis de construire, la promulgation de la loi fixant le capital social minimum et les modalités de recours aux services du notaire dans le cadre de la création d’une société à responsabilité limitée… Des actions qui devraient se poursuivre pour permettre à l’économie camerounaise de mieux faire face au choc lié à la fois aux aléas du marché et aux problèmes inhérents à l’insécurité à nos frontières.
Réactions
Christoph Eken: « Il faut une politique de protection de l’industrie nationale »
Président de la CCIMA
« Il faut mettre en place quelques ingrédients pour pouvoir rapidement atteindre une certaine vitesse. Parmi ces ingrédients, il y a la coopération entre le secteur public et le secteur privé, les grands travaux d’infrastructure que notre pays est en train de mettre en place tels que les barrages, les autoroutes, les ports, etc. Mais il y a également la réalisation effective de toutes les recommandations que nous prenons dans le Cameroon Business Forum. A ce niveau, je crois qu’il faut remercier le Premier ministre, chef du gouvernement, pour la touche spéciale qu’il apporte à ce Cameroon Business Forum. Toutefois, ce que nous déplorons un peu, c’est la vitesse de réalisation de ces recommandations. Nous souhaitons que ça aille plus vite pour que nous puissions atteindre l’émergence».
Alain Blaise Batongue: « Il faut une politique de protection de l’industrie nationale »
Secrétaire exécutif du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam)
« Nous avons comme principaux problèmes : la rareté des devises, parce que nous importons beaucoup plus que nous n’exportons. Et ce que nous exportons est pour l’essentiel de la matière première et non des produits transformés. Le défi est donc double : exporter au maximum, mais dans la mesure du possible, commencer à transformer nos produits avant de chercher de nouveaux marchés à l’extérieur. Dans les présentations faites à l’occasion de ce CBF, nous insistons plus sur la capacité du gouvernement à accompagner le secteur privé dans la transformation, en développant une politique de protection de l’industrie nationale, en même temps qu’une politique de promotion des champions nationaux. Le deuxième défi est celui de la modernisation des instruments de commerce extérieur».
Kate Kanyi-Tometi Fotso: “High Cost of Production Prevails”
Businesslady
“We should harness our energy to produce more of what we have comparative advantage with our neighbours. It takes the willingness to analyse, visit other countries, see what works and copy the good points and to have the willingness to return and apply what we saw that worked in other places to give us that comparative advantage. If we have to be competitive, we have to ensure that the small and medium sizes as well as the big enterprises have all what it takes to make them competitive. The government is putting in place a lot of programmes to address the situation. We need to put performance indicators in place to know exactly how and when to get there and when are objective not attained, how do we address and redress the situation.”
Protais Ayangma: « Nous souhaitons un allègement des procédures »
Président de Entreprises du Cameroun (Ecam)
« La thématique est assez indicatrice de là où nous allons. Il s’agit de la compétitivité des entreprises en matière de commerce extérieur. Parce que nous pensons effectivement que nos entreprises doivent être compétitives, si nous voulons adresser la question du commerce extérieur. Et nous avons bien sûr, s’agissant de cet aspect de l’activité économique, des recommandations à formuler. Lorsqu’on regarde la situation de notre économie en matière d’exportation, vous pouvez constater que nous exportons des matières premières brutes. Le véritable défi c’est la transformation. Parce que c’est dans la transformation qu’il y a la valeur ajoutée et la création d’emplois. Nous souhaitons un allègement des procédures, un environnement beaucoup plus propice, pour nous permettre d’être un peu plus compétitifs que par le passé ».
Daniel Claude Abate: « Nous devons accélérer les réformes pendantes »
Président du Mouvement des entrepreneurs du Cameroun (Mecam)
« Il y a une évolution dans l’application des réformes. Le taux de réalisation a sensiblement augmenté, par rapport aux premières années où nous tournions autour de 30% de taux de réalisation. Pour l’année dernière, nous avons 72% en termes de réalisation des recommandations et réformes adoptées. Il reste cependant que, comme l’a souligné le représentant du secteur privé, on constate que si le taux d’application des recommandations a augmenté, le Cameroun, lui, n’a pas beaucoup bougé dans le classement Doing Business. Ce qui soulève un certain nombre de questions et nous interpelle à accélérer les réformes qui restent pendantes. Et surtout avoir de l’ambition pour situer le Cameroun à un niveau qui en fasse un des pays parmi les plus grands réformateurs de leur environnement des affaires».
Commentaires
Enregistrer un commentaire