APE Régional: renégociations sous conditions

Responsive imagePar Alliance NYOBIA, Cameroon Tribune 
La 16e réunion du Comité des ministres en charge de la question s’est tenue vendredi à Douala.
Le Comité des ministres en charge des négociations APE (Comina)
s’est réuni vendredi à Douala dans un contexte que le ministre camerounais de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Louis-Paul Motaze, a qualifié de « tout à fait singulier ». Un contexte caractérisé par trois faits majeurs qu’il a rappelés : la tenue le 23 décembre dernier à Yaoundé d’un sommet extraordinaire des chefs d’Etat de l’Afrique centrale ; la décision unilatérale de l’Union européenne (UE) de mettre un terme dans toutes les régions aux négociations de l’APE (pour se consacrer à la mise en œuvre des accords régionaux ou intérimaires existants) ; et la tenue en février dernier en Guinée équatoriale du 13e sommet ordinaire des chefs d’Etat de la Cemac.
Il était donc question pour les pays représentés, s’agissant de la coopération avec l’UE, d’adopter une démarche concertée et structurée à l’égard de l’invitation faite aux autres Etats de la configuration négociante d’adhérer à l’accord d’étape signé par le Cameroun.
Louis-Paul Motaze précisera que cette démarche devait s’inscrire en droite ligne des prescriptions des chefs d’Etat de la Cemac : poursuivre les négociations de l’APE, sur la base des conclusions de la réunion tenue ce vendredi à Douala.
Si des conclusions ou un communiqué final n’ont pas été rendus publics au terme des travaux, il en ressort que les pays de la région veulent reprendre les négociations avec la partie européenne. Mais dans des conditions bien précises. L’objectif global étant de préserver la compétitivité des pays africains, dont les économies pourraient gravement souffrir d’une ouverture « rapide et sans compensations », selon une expression employée par le Minepat face à la presse.
Reprendre les négociations donc, sans toutefois « affaiblir les acquis de l’intégration régionale d’ores et déjà obtenus au sein de notre région », précisera M. Motaze dans son discours d’ouverture. Mais bien au contraire, « privilégier l’option d’une dynamique qui accompagne nos pays dans un processus de diversification et de renforcement de la compétitivité de nos économies, l’UE étant incontestablement un maillon de cette dynamique », ajoutera le Minepat.
Louis-Paul Motaze: « Nous allons tenir compte des attentes de nos Etats »
Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire
« La conclusion en gros, c’est que les Etats disent qu’ils sont prêts à adhérer à l’accord signé par le Cameroun, à la condition qu’un certain nombre d’amendements soient observés. Je tiens à dire que le Cameroun lui-même, qui a ce qu’on appelle des clauses de rendez-vous, des rencontres avec l’Union européenne, a posé un certain nombre de points qui doivent faire l’objet de discussions. Ces points sont en accord avec ceux qui sont dans l’attente des autres Etats africains. Je résume : nous regrettons cette position unilatérale de l’Union européenne, qui est de dire que les négociations sont terminées. Nous voulons reprendre les négociations, mais nous allons les reprendre en tenant compte des attentes de nos Etats ».
Pierre Moussa: « Nous sommes disposés à poursuivre ces négociations »
Président de la Commission de la Cemac
« Nous manifestons toujours notre disponibilité à poursuivre ces négociations. Nous avons, au niveau de l’Afrique centrale, transmis à l’Union européenne un accord APE alternatif, disons équilibré et qui a été validé par la conférence des chefs d’Etat de la Cemac le 30 juillet à Malabo. Mais, dans un esprit d’ouverture, nous estimons que nous pouvons toujours continuer à négocier. De façon, peut-être, à améliorer l’accord auquel le Cameroun a déjà souscrit. Et les améliorations portent sur : le taux de libéralisation, le financement des pertes de ressources dans les premières années, les mesures d’accompagnement pour amener les pays de cette configuration à renforcer leurs capacités, afin d’être en mesure, à terme, d’assurer la compétition à égalité avec les autres pays ».

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