Bourse des valeurs et financement des projets publics par la Beac au cœur d’une réunion des ministres de la Cemac à Yaoundé

Bourse des valeurs et financement des projets publics par la Beac au cœur d’une réunion des ministres de la Cemac à Yaoundé(Investir au Cameroun) - Les ministres de l’Économie et des Finances des pays membres de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) se réunissent, ce mardi 19 novembre 2019, en session extraordinaire. 

Deux points seront à l’ordre du jour, selon des informations obtenues
par l’Agence Ecofin. Il s’agit de la fusion des bourses de Libreville et de Douala, et de la question devenue complexe du financement de certains projets portés par la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) au profit des pays membres.

Pour ce qui est de la fusion des deux places financières, le processus est achevé, avec notamment l’installation de la Société de bourse à Douala, la capitale économique camerounaise, et du régulateur à Libreville au Gabon. Plusieurs autres points doivent faire l’objet des discussions. 

La Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC) doit faire valider le processus de recrutement de son directeur de développement du marché. Une fonction essentielle pour ce marché qui renaît dans un environnement où s’est installée une concurrence rude des autres régions. La nouvelle bourse de Douala devra donc rapidement être opérationnelle pour faire face à l’alliance qui est en cours de construction entre les marchés financiers de Lagos, Abidjan, Accra et Casablanca.
La Cemac souhaite par ailleurs imposer l’introduction de certaines entreprises publiques sur la cote de la bourse régionale. Mais il faudra régler un certain nombre de défis techniques, comme la question du dépositaire central. Dans le processus de fusion, la Beac devait assumer cette fonction. Mais dans le même temps, il subsiste une architecture de dépositaire centrale de l’ex-BVMAC et DSX.

Dans le cadre de la problématique du financement de certains projets portés par la BDEAC au profit des États et du secteur privé de la sous-région, les discussions risquent d’être houleuses. Les besoins de financement de cette institution trouvent difficilement une réponse au niveau de la Beac. La banque centrale est contrainte par la limite de ses fonds propres et la nécessité de se conformer à l’interdiction du Fonds monétaire international qui craint que des avances monétaires soient faites aux États. Une solution intermédiaire a été proposée, mais les arbitrages à faire autour sont assez difficiles.

Les ministres de l’Économie et des Finances de la Cemac devraient par la suite se retrouver pour préparer le sommet des chefs d’État prévu le 21 novembre 2019. La presse camerounaise révèle qu’il sera question à cette rencontre, de la rationalisation CEEAC/Cemac, de l’évolution économique de la sous-région et du programme des réformes économiques régionales. L’Agence Ecofin a aussi pu apprendre que les chefs d’État pourraient discuter de graves désaccords à la tête de la Commission de la Cemac.

Idriss Linge

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