CEMAC: des réformes à consolider

Responsive image(Cameroon Tribune)Le sommet extraordinaire de N’Djamena a salué hier des avancées qui restent à soutenir. Et le rôle du Cameroun a été exalté dans la recherche de solutions au marasme économique que vit la sous-région.
«Tous ceux qui sont venus ici à N’Djamena dans le cadre de ces travaux n’ont pas eu besoin de visa. Voilà un début ». En marquant ainsi sa satisfaction à l’ouverture
du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), dont il est par ailleurs le président en exercice, hier à l’auditorium de l’hôtel Radisson Blu de la capitale tchadienne, le président Idriss Deby Itno a tenu à saluer les avancées enregistrées par la sous-région en matière d’intégration.
Des travaux qui, il convient de le relever, se tiennent fort opportunément sur le thème « Intégration accélérée pour une CEMAC émergente » et qui interviennent quelques jours seulement après la levée des dernières barrières. Pour le chef de l’Etat tchadien, comme pour ses autres pairs de l’Afrique centrale présents à ces assises, dont le président Paul Biya, il revient maintenant de faire œuvre de pédagogie et surtout de franchir rapidement l’étape de la mise en place des passeports biométriques CEMAC et celle de l’identification des postes de contrôle aux normes d’INTERPOL.
Ainsi donc, depuis le sommet de Djibloho en Guinée équatoriale en février dernier, les six Etats membres ont clairement affirmé leur volonté d’aller de l’avant dans ce processus, dans un environnement où la sous-région faisait office de mauvais élève sur le continent.

Seul bémol au tableau, la situation économique. Et dans son allocution le président sortant de la Commission de la CEMAC, le Congolais Pierre Moussa, a tenu à saluer l’action d’un homme : Paul Biya, président de la République du Cameroun. Lui qui a organisé le sommet du 23 décembre 2016, « capital pour la mise en place des mesures visant à faire face à la crise économique à laquelle sont confrontés les pays membres », a-t-il relevé.
Une crise économique et financière qui a une incidence considérable sur le fonctionnement des structures sous-régionales et particulièrement de la Commission. Il a d’ailleurs été relevé à l’occasion de l’ouverture des travaux que la taxe  communautaire d’intégration (TCI) peine à être recouvrée. Instituée lors du sommet de Djibloho de février dernier aux fins du financement du processus d’intégration de la CEMAC, ses arriérés cumulés depuis lors se chiffreraient à quelques 250 milliards de F.
Compréhensible, de l’avis d’un expert rencontré à cet effet, les Etats étant appelés à affecter leurs ressources, elles-mêmes souffrant déjà de la chute des cours de certaines matières premières, dont le pétrole, à leur propre fonctionnement. Ce qui, pour le président en exercice de la CEMAC, amène cette institution « à mieux dépenser » et par conséquent, à envisager purement et simplement la suppression des institutions qui constituent aujourd’hui un fardeau.

Pourtant, les chefs d’Etat présents (Cameroun, Guinée équatoriale, République centrafricaine et Tchad) et les Premiers ministres du Gabon et du Congo ont reconnu la nécessité, pour rendre la CEMAC viable, de poursuivre la réalisation des grands projets et programmes communautaires en vue d’assurer la coprospérité aux peuples des différents pays. Il convient en outre, pour eux, de poursuivre avec les réformes institutionnelles et organisationnelles, seul préalable pour permettre à la CEMAC d’être plus viable. Ce sera la mission que va conduire la nouvelle équipe à la tête de la Commission qui est désormais dirigée par l’ancien Premier ministre gabonais, Daniel Ona Ondo.
Par Jean Francis BELIBI

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