Pomme de terre et ananas au menu des Agropoles

Résultat de recherche d'images pour "agropole cameroun ET pomme de terre"Par  Félicité BAHANE, Cameroon Tribune
Deux nouveaux projets ont été lancés en fin de semaine dernière, respectivement à Mbouda et Nholé par le ministre délégué auprès du Minepat.
Ronflement de tracteurs et joie des paysans : applaudissements, youyous et chants d’animation : « la terre ne ment pas eh », « la houe ne ment pas ! », reprennent en chœur les femmes de Mbouda. Sauf que désormais, il faudra
ranger les houes et prendre le train, ou plutôt le tracteur du développement de l’agriculture de deuxième génération. En effet, mercredi, 5 août dernier, sept tracteurs et bien d’autres appuis leur ont, en effet, été fournis par le gouvernement, dans le cadre du programme Agropoles. Yaouba Abdoulaye, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), a ainsi fait le déplacement de la place des fêtes de Mbouda, pour procéder, sous la pluie, au lancement officiel du projet « agropole de multiplication des semences, de production et de transformation de la pomme de terre de l’Ouest ».
Le coût total de ce projet est d’un peu plus de 2,8 milliards de F. L’apport des bénéficiaires, représentés par David Zambou, se chiffre à plus  de 1,8 milliard de F. Le reste, représentant la part du programme agropole est de 971 585 235 F, offerts sous forme de sept tracteurs, quatorze motopompes, vingt kilomètres de routes, deux points d’eau, une connexion au réseau électrique, etc. Selon le ministre Yaouba Abdoulaye, « les pouvoirs publics ont décidé de soutenir l’agropole pomme de terre de l’Ouest afin d’en faire une denrée de grande consommation pour le Cameroun et même la sous-région ». Dès lors, il est donc question, pour les 24 regroupements qui constituent cet agropole, de passer d’une production actuelle de 14 840 tonnes de pommes de terre par an à 46 800 tonnes dès l’an prochain. La superficie cultivable sera par ailleurs étendue à 520 ha, avec 30 emplois permanents et 325 saisonniers. Il sera question ici de produire les semences, la pomme de terre de consommation et lancer la transformation en farine, amidon et frites.
Avant la signature du cahier de charges entre Adrian Ngo’o Bitomo, nouveau coordonnateur national du programme agropoles et David Zambou, le ministre délégué au Minepat a rappelé au promoteur que l’apport du gouvernement constitue des deniers publics, à gérer avec transparence et minutie.
L’ananas de Nholé
Après la région de l’Ouest, Yaouba Adoulaye s’est rendu jeudi, 6 août dans le Littoral, où il a procédé cette fois au projet « agropole de production, de transformation et de commercialisation d’ananas de Nlohé ». Ici, l’on apprend que cette localité du Moungo, arrondissement de Manjo, a bonne presse à l’étranger, grâce à l’exportation de ses principales cultures agricoles que sont les légumes, les fruits et les fleurs. « Jusqu’en 2012, Nholé exportait jusqu’à 12 000 tonnes par an par l’intermédiaire de la société PHP qui investit désormais dans le poivre de Penja et la banane. Du coup, on n’exporte plus que 4 000 tonnes d’ananas et nous peinons à écouler et à transformer le reste », regrette Jean-Marie Sop, promoteur de l’agropole d’ananas de Nholé. Le projet évalué à 1,9 milliard de F a retenu l’attention du gouvernement qui y apporte un appui de 562 699 145 F sous forme de six tracteurs, sept motopompes, onze  kilomètres de routes, un point d’eau, etc.
L’objectif de production est de 30 000 tonnes d’ici trois ans, avec la création de toute une filière ananas à Nholé et la mise en route d’une unité semi-industrielle de transformation en jus et en palettes séchées. L’on projette également 56 emplois permanents et 250 saisonniers. Ainsi, « au nom du gouvernement et en récompenses des efforts personnels », Yaouba Abdoulaye a symboliquement remis les clés des tracteurs au promoteur de l’agropole ananas de Nholé, en lui souhaitant de passer rapidement à l’agriculture de seconde génération et à poursuivre ses efforts pour l’amélioration de la balance commerciale du Cameroun.

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