Complexe industrialo-portuaire de Kribi: Place à la négociation des contrats

Par Félicité BAHANE, Cameroon Tribune
port-en-eau-profond-kribiAprès la désignation des gestionnaires des terminaux, il ne reste plus que cette ultime étape avant l’ouverture du port.
C’est officiel depuis mercredi 26 août 2015.
Le consortium Bolloré/CMA CGM/CHEC a remporté l’appel d’offres pour la gestion du terminal à conteneurs du port de Kribi,
tandis que l’exploitation du terminal polyvalent revient au groupement Necotrans/KPMO. Selon Patrice Melom, coordonnateur de l’Unité opérationnelle du Complexe industrialo-portuaire de Kribi (CIPK), « nous sommes arrivés là au bout d’un processus de sélection des partenaires, qui a été complexe et très long ». Sur la suite des évènements, notre source explique que les entreprises désignées seront notifiées à l’effet d’entamer la négociation des termes du contrat de partenariat
final, qui va les lier à l’Etat du Cameroun. Et le port pourra enfin être fonctionnel.

Sur les terminaux
Le port est, en effet, constitué d’infrastructures de base telles que la digue de protection, le quai où viennent accoster les bateaux et les terminaux. Ce sont des plateformes sur lesquelles on entrepose les conteneurs ou toute autre marchandise à charger ou décharger des bateaux. En général, l’on retrouve deux types de terminaux dans les ports : un terminal à conteneurs, vaste de 12 à 20 ha et disposant des équipements à l’instar des portiques, des grues et des chariots. C’est sur cet espace que s’effectue la manutention des marchandises stockées dans des conteneurs. L’on y retrouve aussi un parc consacré à l'empilement des conteneurs en question. Le second terminal est dit polyvalent. Justement parce que c’est à ce niveau que l’on manutentionne du vrac liquide ou solide comme le gaz et le ciment, bref, tout ce qui n’arrive pas dans un conteneur. Mais selon Patrice Melom, « la particularité du terminal polyvalent du port de Kribi est qu’il est conçu pour également
manutentionner les conteneurs ».
Le rôle des entreprises sélectionnées
Au Cameroun, comme acteur sur la place portuaire, l’on a généralement un organisme portuaire à l’exemple du port autonome qui représente le maitre d’ouvrage qui est l’Etat. Officiellement, c’est lui qui gère la place portuaire. Mais l’Etat concède certaines activités dont la manutention sur les terminaux. Concrètement, le consortium Bolloré/CMA CGM/CHEC et le groupement Necotrans /KPMO devront exercer pour le compte de l’Etat, l’activité de manutention. Leurs missions consisteront à réceptionner et livrer les conteneurs à l’importation et à l’exportation, décharger et charger des navires porte-conteneurs, stocker, surveiller les conteneurs sur le parc à conteneurs, assurer la maintenance et modernisation des équipements du terminal, faciliter la desserte des pays limitrophes et surtout poursuivre le développement du port de Kribi. Ils sont rémunérés pour ce faire par divers procédés et acteurs du port à l’instar des armateurs et des acconiers. A leur
tour, les gestionnaires des terminaux reversent des redevances à l’Etat.

Rôle de chaque membre du consortium

En plus de l’exploitation du terminal à conteneur, le consortium Bolloré/CMA CGM/CHEC aura en charge le développement de cette infrastructure. Le projet du gouvernement camerounais implique, en effet, l’extension du terminal à conteneurs de 700 mètres, une seconde plateforme qui sera construie dans un délai maximum de cinq ans en même temps que les terminaux minéralier et hydrocarbure. Ce qui justifierait la présence au sein du consortium de l’entreprise chinoise CHEC qui a réalisé la première phase de la construction du port. Pour sa part, Bolloré est une grande entreprise de manutention présente sur le continent et au Cameroun depuis 50 ans. CMA/CGM est un armateur, associé connu de Bolloré. Le second consortium constitué du français Necotrans et de Kribi Port Multi Operators (KPMO), regroupement de transitaires et d’acconiers camerounais, aura en charge l’exploitation et la maintenance du terminal polyvalent.

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