L'économie camerounaise plus résistante sur le front de la croissance
Par Josiane TCHAKOUNTE, Cameroon Tribune
Notre pays est classé dans un groupe de sept Etats en Afrique
subsaharienne devenus résilients. Information livrée dans un rapport du
FMI présenté vendredi à Yaoundé.
« Le Cameroun a fait de grands progrès. » Dixit Boriana Yontcheva. La
représentante-résidente du Fonds monétaire international (FMI) au
Cameroun s’explique : « Le pays a augmenté sa stabilité
macro-économique,
la croissance y est beaucoup plus forte, il y a une
stabilité des finances publiques et un accès à des financements. Il y a
dix ans, on était loin de cette situation.»
En effet, dans son rapport d’octobre 2014 établissant les
perspectives régionales en Afrique subsaharienne, le FMI a recensé sept
pays où des progrès ont été accomplis entre 2011 et 2013. Classés pays
fragiles dans les années 90, le Cameroun, l’Ethiopie, le Mozambique, le
Niger, le Nigeria, l’Ouganda et le Rwanda sont devenus résilients. Ces
pays, indiquent le rapport, « ont pu mettre en place des systèmes
politiques davantage au service de l’intérêt général, renforcer leurs
institutions et favoriser l’investissement.» Le même document souligne
que ces pays ont également réussi à maintenir la stabilité
macro-économique et accroître les recettes nationales pour intensifier
l’investissement public. Dans ce groupe, deux pays à savoir le Cameroun
et le Nigeria, ont bénéficié de la manne des ressources naturelles.
Néanmoins, pour le cas spécifique du Cameroun, la situation sécuritaire
dans l’Extrême-Nord est un risque à ne pas négliger, de l’avis des
experts du FMI.
Le rapport sur les perspectives régionales en Afrique subsaharienne
(publication semestrielle du FMI) a été présenté, vendredi dernier à
Yaoundé, dans les services centraux de la Banque des Etats de l’Afrique
centrale (BEAC). Le secrétaire général de cette institution, Daniel
Ngassiki qui présidait la cérémonie avait notamment à ses côtés, Mario
de Zamaroczy, le chef de la mission du FMI qui séjourne actuellement au
Cameroun pour évaluer les performances économiques du pays.
Des défis pour la Cemac
Pour l’heure, les conclusions des consultations régionales des
services du FMI avec la Cemac pour l’année 2014 présentent une
croissance robuste depuis une décennie. Même si le niveau reste
légèrement en deçà de celui enregistré en Afrique subsaharienne sur les
deux dernières décennies. Une tendance qui va perdurer sur le court
terme. La faible intégration régionale, le développement insuffisant de
l’intermédiation financière, la baisse importante et prolongée des prix
des matières premières dont le pétrole, la situation sécuritaire
notamment au Cameroun et en RCA et l’épidémie de la fièvre Ebola sont
autant de risques qui pèsent sur la croissance dans la sous-région. Pour
le FMI, il est important de renforcer les institutions régionales car,
pense-t-il, l’intégration de la Cemac permettra d’avoir une meilleure
croissance.
La baisse de l’ordre de 20% observée sur le cours du baril (de 110
dollars en juillet 2014 à 85 dollars en octobre de la même année), va se
ressentir sur le produit intérieur brut (PIB) des pays de la Cemac
(exportateurs de pétrole) car il y aura une baisse des recettes. Selon
le FMI, ces cours devraient se maintenir autour de 85 dollars pour les
trois prochaines années. Et donc, pour Mario de Zamaroczy, « c’est un
facteur dont il faut tenir compte pour la préparation du budget.» Du
coup, l’institution est en train de réévaluer les projections pour cette
zone, en intégrant ces nouveaux aléas.
L’Afrique qui monte…
D’après le FMI, la croissance en Afrique subsaharienne devrait
continuer à croître à un rythme soutenu. Ses économies se sont
diversifiées et 50 % de ses exportations sont des matières premières.>>>
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