La Sonara vend 69 milliards d’obligations

Par J. KETCHATENG, Cameroon Tribune
Résultat de recherche d'images pour "Sonara"Le raffineur peut ainsi convertir en bourse ses créances sur l’Etat afin d’investir dans son activité.

La Douala Stock Exchange (DSX) a publié le mercredi 1er juin 2016 un avis annonçant le placement et des négociations d’obligations du Trésor à coupon zéro (OTZ) pour une valeur de 69,212 milliards de F. La transaction entamée à la demande de la Société nationale de raffinage (SONARA) recouvre simplement un appel à racheter la dette
de l’Etat due à cette entreprise publique. Lequel dû a été « titrisé » par des conventions signées entre l’Etat et le raffineur en 2011, 2012 et 2013, et a pris la forme des OTZ, de sorte que cette dette est payable à échéance (de 2017 à 2021) mais également sujette à transaction, après autorisation de l’Etat.

Ayant récemment obtenu pour cela l’approbation du Premier ministre, la SONARA a donc entrepris de vendre une partie de ces obligations (l’enveloppe globale étant de 130 milliards de F) à tout acheteur pour financer ses activités et investissements, l’acquéreur bénéficiant du capital et bien entendu des intérêts (qui se réalisent déjà depuis la signature des conventions de titrisation) générés par la somme initiale.

Si l’opération est une nouveauté pour le grand public, la DSX qui attend les offres y voit un investissement sûr qui devrait contribuer à favoriser la culture financière aussi bien pour les institutions publiques et privées que pour l’épargnant lambda d’abord soucieux de sécurité pour son argent. A cet égard, la vente est réalisée suivant appel d’offres (c’est celui qui propose le plus qui reçoit prioritairement les titres de créance) et par un moyen transparent : la bourse qui reçoit et classe les propositions d’achat.

Pour l’investisseur individuel néophyte, l’affaire est donc encadrée. Au-delà des entreprises spécialisées (banques, assurances, etc.), en effet, toute personne intéressée par ces placements peut acheter les OTZ via les prestataires retenus pour ce service. Treize banques et établissements financiers sont d’ores et déjà sélectionnés pour servir leurs propres offres ou celles qu’elles pourraient acheminer.

Dans des opérations similaires (concernant les obligations du Trésor assimilables), 80% de la mise sont revenues aux banques locales agissant dans leur propre intérêt ou pour le compte de tiers. Les particuliers et des acheteurs étrangers se partagent le reste. La publicité autour de l’actuelle opération qui court jusqu’à lundi 6 juin 2016 à 16h permettra-t-elle de populariser cette forme d’investissement ?

Mardi prochain, après la séance d’adjudication, la réponse devrait être plus claire. Quoi qu’il en soit, l’acheteur de ces OTZ fera une bonne affaire estime le directeur général de la DSX : « La signature de l’Etat du Cameroun est crédible et les OTZ négociées à la bourse de Douala bénéficient d’un régime fiscal de faveur. »

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