La stratégie du Kazakhstan se précise dans le Partenariat avec l’Afrique
Par Rousseau-Joël FOUTE, Cameroon Tribune
Le
VIIIe Forum économique d’Astana s’est achevé vendredi dernier avec la
ferme résolution de ce pays eurasiatique d’étendre sa présence sur le
continent.
Dans
son luxueux cabinet à Astana, capitale du Kazakhstan, le ministre des
Affaires étrangères, Erlan Idrissov, se félicite de la participation de
près d’une trentaine d’ambassadeurs africains aux travaux du VIIIe Forum
économique d’Astana
tenu du 21 au 22 mai 2015 au palais de
l’Indépendance. Une présence remarquable à inscrire dans le cadre du
rapprochement entre son pays et l’Afrique. Ayant acquis en novembre 2013
le statut d’Etat observateur au sein de l’Union africaine, le
Kazakhstan entend intensifier au cours des prochaines années sa présence
physique sur le « continent de l’espoir ». On comprend alors pourquoi
Astana prépare activement sa participation au 25e Sommet de
l’Union africaine prévu du 7 au 15 juin 2015 à Johannesburg en Afrique
du Sud. La guerre au Yémen allongera le trajet de la délégation et il
lui faudra pas moins de 17h de vol pour arriver au pays de Nelson
Mandela, confie un proche collaborateur du ministre. Mais, peu importe.
Pour tisser sa toile sur le continent, il y a des sacrifices à
consentir. Dans cette perspective, le travail entamé doit se poursuivre.
Trois ambassades ont déjà été ouvertes : en Egypte, en Ethiopie et en
Afrique du Sud. D’autres seront créées dans les autres parties de
l’Afrique. Parallèlement, un partenariat économique est appelé à se
développer entre les hommes d’affaires du Kazakhstan et ceux de
l’Afrique. Pour soutenir cette dynamique, l’une des thématiques au
centre du VIIIe Forum économique d’Astana a porté sur l’Afrique,
présentée comme le prochain pilote de l’économie mondiale. Mais, parmi
les défis économiques communs actuels à affronter, il y a la baisse des
cours du pétrole brut. Les pays africains producteurs et exportateurs
des hydrocarbures subissent comme le Kazakhstan les contrecoups de cette
chute des prix. Que faire face à cette situation qui provoque
l’effondrement des recettes, voire, dans certains cas en Afrique, le
creusement des déficits budgétaires de quelques pays touchés? En
présidant le 22 mai 2015 la séance plénière du Forum d’Astana, le
président de la République du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbayev, a
indiqué quelques pistes liées à la nécessité de diversifier les bases de
la production par la transformation locale des matières premières. Il a
déclaré que son pays, qui était du temps de l’URSS essentiellement un
producteur de matières premières, a changé de paradigme et met un accent
particulier sur l’industrialisation et la construction d’une économie
qui ne dépend plus de l’exportation du pétrole et du gaz.
Au
lendemain des assises, le ministre des Affaires étrangères a reçu une
délégation de journalistes venus couvrir le Forum. Dans l’interview qui
suit, Erlan Idrissov exprime son appréciation et dévoile la stratégie
mise en place par son pays pour développer une coopération mutuellement
bénéfique et plus dense avec l’Afrique au plan politique, économique et
commercial.
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