La Cobac mieux outillée contre la Gestion des difficultés dans les banques
Par Armand ESSOGO, Cameroon Tribune
Le cadre de prévention et de résolution des crises bancaires dans la Cemac présenté à Douala.
L’argent,
on le sait, n’aime pas le bruit. C’est certainement pour conforter cet
adage que les professionnels des établissements de crédit de la Cemac
viennent de se concerter dans la capitale économique camerounaise. A
l’initiative de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac),
les banquiers venus du Cameroun, de la Centrafrique, du Congo, du Gabon,
de la Guinée équatoriale, du Tchad et de la Commission bancaire de
l’Union monétaire ouest africaine (Umoa)
ont parlé de la résolution des
crises bancaires. Les échanges ont eu lieu sous la présidence du
gouverneur de la Beac, Lucas Abaga Nchama, par ailleurs, président de la
Cobac. Le secrétaire général de la Cobac, Halilou Yerima Boubakary, des
magistrats de la Cour de justice de la Cemac et de la Cour commune de
justice et d’arbitrage de l’Ohada, des universitaires et des
commissaires aux comptes ont également effectué le déplacement.
De
l’avis des experts, le nouveau dispositif ainsi mis en place à l’échelle
de la Cemac pour la résolution des problèmes des établissements de
crédit revêt une importance particulière eu égard aux conséquences de la
récente crise financière internationale ayant entraîné de nombreuses
faillites bancaires. La réforme en cours intervient donc dans un
contexte singulier. Selon Lucas Abaga Nchama, au fil des années, le
cadre réglementaire de la Cobac s’est révélé insuffisant pour traiter
efficacement les difficultés des établissements de crédit et de
microfinance, du fait de la spécificité de l’activité de ces
établissements. Vendredi dernier à Douala, professionnels des
établissements de crédit et de microfinance ont ainsi été informés de ce
que la Cobac, dans son souci permanent d’arrimer le dispositif de
supervision de la Cemac aux meilleurs standards internationaux, a jugé
opportun de renforcer et de clarifier le cadre de prévention et de
résolution des crises bancaires dans la sous-région.
Dans le
détail, le règlement permet de travailler de façon à mieux anticiper de
telles crises et à en contenir les effets, à faciliter les opérations
de restructuration et d’assainissement, à maximiser les chances de
survie des établissements en difficulté et à minimiser, au demeurant,
les risques pour les déposants et les pouvoirs publics. Il est en tout
cas question pour la Cobac d’assurer une plus grande stabilité au
système bancaire de la sous-région (51 banques en activité). Il n’est
pas superflu d’indiquer que ce règlement prévoit et définit quatre
techniques de traitement des difficultés des établissements de crédit et
de microfinance. Il s’agit de l’assainissement qui a pour objectif le
retour de l’établissement aux conditions normales d’exploitation à
travers la prescription de trois mesures notamment, les mesures
préventives, disciplinaires et de restructuration, du règlement
préventif qui pourra permettre d’auditionner les actionnaires sur les
mesures à mettre en place, du redressement judiciaire pour les
établissements qui ne sont pas placés sous le régime de l’administration
provisoire ou de la restructuration spéciale et enfin de la liquidation
qui est un régime appliqué lorsque la situation de l’établissement
revêt une criticité certaine.
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