Cabinets d’études et de conseil, Moule des projets
Par Josiane TCHAKOUNTE, Cameroon Tribune
Un
journal d’entreprise. C’est le projet sur lequel travaille actuellement
ce cabinet conseil en communication logé au premier étage d’un immeuble
situé au centre-ville de Yaoundé.
Juste une dernière insertion publicitaire et le support sera prêt à
servir au client. Près d’un quart de siècle déjà que le promoteur pratique ce métier. Et pourtant, comme il le confesse, « la chose la plus exaltante c’est que vous partez d’une idée abstraite pour un projet concret. Vous transformez le projet du client en réalité ». Le cabinet-conseil en communication ou agence conseil en publicité, si l’on reprend les termes de la loi N°2006/018 du 29 décembre 2006 régissant la publicité au Cameroun est définie comme : « toute personne morale agissant pour le compte d’un annonceur, en vue de l’élaboration d’une stratégie de communication publicitaire et de suivi de son opérationnalisation, quels qu’en soient la nature et les objectifs ».
Dans le
domaine de la communication, les cabinets-conseils pullulent. Une
quarantaine, selon des estimations du ministère de la Communication qui
contrôle ce secteur d’activités et délivre les agréments pour sa
pratique. Outre le secteur de la communication, on retrouve les
cabinets-conseils et les bureaux d’études dans plusieurs autres secteurs
d’activités. Bâtiments et Travaux publics, fiscalité, télécoms,
comptabilité, gestion, droit, audit, etc. Les cabinets d’études et de
conseil foisonnent, les plus expérimentés côtoyant les usurpateurs, dont
la durée de vie n’excède pas souvent celle d’un marché « juteux » à
gagner.
Dans la
pratique, les rôles et missions diffèrent selon qu’on parle d’études
ou de conseils. « Le rôle d’un cabinet d’études se limite à la
réalisation d’une étude de faisabilité, une étude environnementale ou
une étude de marché dont les résultats sont exploités par le client. Par
contre, le cabinet conseil propose et réalise pour le compte de son
client, un projet. Le cabinet-conseil vous dit comment il voit la
faisabilité de votre projet et peut parfois amener le client à accepter
cette proposition », explique Jean-Claude Bilana, responsable d’un
cabinet- conseil.
Les
cabinets d’études et de conseil sont sollicités pour apporter une
expertise non-disponible en interne (cas d’une entreprise ou d’un
gouvernement), afin d’avoir un regard objectif et des idées innovantes
dans un domaine particulier. C’est le cas du Crédit foncier du Cameroun
(CFC) qui vient de lancer un avis à manifestation d’intérêt pour
recruter des cabinets d’architectes et bureaux d’études techniques
justifiant d’une « expertise avérée » dans les BTP. Cette structure veut
constituer un répertoire de prestataires agréés, disposés à mettre leur
expertise au service de sa clientèle à moindre coût. L’objectif visé
étant, entre autres, de combattre l’informel en rendant accessible
l’expertise des professionnels. Les cabinets retenus au terme des
soumissions le 15 mai prochain devront, réaliser des études
architecturales et techniques des projets soumis au financement du CFC
et réaliser des études de faisabilité économique et financière desdits
projets.
Le
secteur des BTP fait partie des domaines où l’expertise des cabinets
d’études et de conseil est indispensable à la réalisation des
différentes infrastructures : route, pont, école, puits, etc. Il reste
que la qualité du travail sollicité, n’est pas toujours à la hauteur des
attentes.
Parce
qu’elles sont d’abord des entreprises et pour la plupart, appartiennent à
la catégorie des petites et moyennes entreprises (PME). Leur profession
est régie par secteurs d’activités. Dans le domaine de la
communication, c’est le gouvernement qui fixe les conditions d’entrée et
d’exercice, notamment à travers les prescriptions de la loi de 2006 sur
la publicité. Pour d’autres corps de métiers ce sont les corporations
créées qui valident l’ouverture d’un cabinet- conseil ou d’études.
L’expertise
nationale rivalise aussi dans ce secteur, avec celle venue de
l’étranger. Ainsi, pour certaines études, le gouvernement a eu à faire
appel à des cabinets internationaux. Maas Télécom (cabinet américain),
pour le renouvellement des licences de téléphonie mobile accordées
récemment à Orange et MTN Cameroon ; Ernst and Young pour l’audit de la
Justin Sugar Mills, dans le cadre de la réorientation du complexe
sucrier de Batouri ayant abouti au recrutement d’un nouvel investisseur,
etc.
L’exercice
de la profession, comme toutes les autres, n’est pas sans difficultés.
En dehors de l’ivraie qui côtoie le bon grain, les promoteurs de
cabinets d’études et de conseil, font face aux difficultés qui sont
celles de la PME camerounaise : le financement. A cela, il faut ajouter
la difficile acquisition des marchés et les retards de paiement qui
obligent parfois des structures ayant préfinancé certains travaux, à
fermer boutique. L’activité de régulation effectuée par le gouvernement
et les différents corps de métiers, vise à faire de ces cabinets
d’études et de conseil, des entités pourvoyeuses d’emplois stables et
créatrices de richesse pour l’économie nationale.
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