« L’environnement est propice pour les affaires »
Didier D. Tchuidja, Président de la Communauté camerounaise en Turquie (CCT).
Comment est née l’idée de créer une communauté camerounaise en Turquie ?
L’idée de créer une communauté camerounaise en Turquie est née du souci pour nous de réunir nos frères et sœurs éparpillés
pour se connaître et résoudre ensemble les différents problèmes que les
uns et autres pourraient rencontrer. Nous voulons également partager
notre expérience
avec les nouveaux qui arrivent et qui ont besoin de
conseils pour mieux s’orienter.
Combien de Camerounais comptent cette communauté aujourd’hui ?
Il y a
de cela trois ans que je suis aux affaires. Nous sommes dans un pays où
les compatriotes on des difficultés de langue. Parmi ceux qui viennent,
il y en a qui scrutent de nouveaux horizons. Quand nous avons reçu
notre président, Paul Biya, il y a cela presque deux ans, nous étions
environ 2 500 Camerounais sur place. Mais aujourd’hui, d’après mes
estimations, le nombre avoisine 1 500. Les gens arrivent au fur et à
mesure. Il n’y a pas un avion de Turkish Airlines qui arrive sans avoir
au moins 10 Camerounais. Sur ces 10 personnes, il y a huit qui viennent
pour faire du commerce et deux qui viennent pour s’établir.
Quel est l’intérêt pour les Camerounais vivant en Turquie d’adhérer à cette communauté ?
La
Turquie est un pays en plein émergence. Pour un Camerounais qui vient
s’installer ici pour faire des affaires, je pense que l’environnement
est propice pour lui. Lorsque vous allez de l’aéroport jusque dans les
recoins d’Istanbul, il y a un foisonnement d’activités. Malgré les
difficultés de communication, le pays offre de bonnes opportunités
d’affaires pour tout opérateur économique.
Comment vivez-vous le racisme qui est tant décrié en Europe ?
Le
racisme n’existe pas uniquement en Europe, mais aussi chez nous et même
dans nos maisons. Pour moi, celui qui sort de chez lui à la quête d’un
mieux-être, doit se focaliser sur son objectif et tout faire pour
intégrer le milieu dans lequel il se trouve. J’ai passé plus d’une année
sans pouvoir dire un mot en turc. Je me suis essayé à cette nouvelle
langue car elle est un outil de communication indispensable pour m’en
sortir. Autre chose, quand on est dans un pays étranger, il faut
respecter les us et coutumes. Je pense que c’est celui qui vient de
l’extérieur qui doit chercher à s’insérer pour rendre son séjour
agréable où qu’il se trouve.
Quels sont les secteurs qui intéressent les Camerounais ici en Turquie ?
Nous
avons plusieurs catégories d’immigrants. Il y a dans un premier temps,
les étudiants, qui viennent pour l’école. Ensuite, les hommes d’affaires
et enfin, ceux qui sont de passage, le temps de trouver de nouvelles
destinations. Toutefois, le secteur du textile est celui qui intéresse
la majorité d’Africains.
Comment pensez-vous que la diaspora camerounaise en Turquie puisse participer au développement socio-économique du Cameroun ?
Je
dirai qu’il faut, si quelqu’un est venu ici pour être formé dans un
domaine, qu’il finisse sa formation et soit capable transmettre ses
connaissances à ceux qui sont restés au pays. Pour ceux qui viennent
faire des affaires, nous essayons de tout faire pour accélérer la
collaboration entre les hommes d’affaires Turcs et Camerounais, ce qui
se fait déjà. Notre chef de l’Etat a effectué une visite très importante
ici au cours de laquelle il a organisé un forum visant à renforcer les
échanges commerciaux entre les deux pays. Il y a déjà beaucoup de Turcs
qui s’intéressent au Cameroun et y vont pour prospecter. Je pense que
les relations économiques entre nos deux pays vont prospérer.
Source: Cameroon Tribune
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