Budget 2018: Qui a droit à quoi

Responsive image(Cameroon Tribune) Le 20 décembre dernier, le président de la République a promulgué la loi N°2017/021 du 20 décembre 2017 portant loi de finances de la République du Cameroun pour l’exercice 2018. En clair, dès le 1er janvier prochain, un nouvel exercice budgétaire va s’ouvrir pour notre pays avec un ensemble de préoccupations et de priorités. Ces dernières ont d’ailleurs été clairement définies
dans la Circulaire du président de la République signée le 20 juin 2017, relative à la préparation du budget de l’Etat pour cet exercice. S’adressant aux membres du gouvernement et aux gouverneurs de région, Paul Biya n’avait pas manqué de rappeler que « l’élaboration du budget de l’Etat pour l’exercice 2018 s’inscrit dans la poursuite et l’amplification de la politique de développement économique, social et culturel de la Nation, sous-tendue par le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE). Ce qu’il convient de retenir tout de suite, c’est que le budget de l’Etat pour cet exercice s’équilibre en recettes et en dépenses à la somme de 4 513, 5 milliards de F. Autant le dire, cet argent n’est pas stocké dans un coffre. Il s’agira donc, pour les différentes structures compétentes de l’Etat de s’employer à trouver ces fonds qui serviront, en priorité à l’amélioration des conditions de vie des populations camerounaises, comme le veut le président de la République. Cette mobilisation des recettes, de l’avis du chef de l’Etat, va se matérialiser par l’élargissement de l’assiette fiscale, la sécurisation des recettes et du circuit de leur collecte, la lutte contre l’évasion et la fraude fiscale… Mais il convient par ailleurs de relever que la loi de finances pour l’exercice 2018 entrera en scène dans un contexte bien particulier. Contexte du reste rappelé par le président de la République dans la circulaire mentionnée plus haut. Outre le contexte international marqué par de meilleures perspectives économiques, surtout dans un environnement sous-régional où l’économie nationale fait preuve de résilience, il y a les défis qui interpellent le Cameroun, comme n’a du reste jamais cessé de le rappeler le président de la République. Au rang de ceux-ci, il y a l’environnement sécuritaire qui s’est quelque peu dégradé avec la situation dans les régions du Nord- Ouest et du Sud-Ouest, la lutte que le Cameroun continue de mener contre la secte terroriste Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord. Mais il convient également de signaler que 2018, selon le voeu émis par le président de la République devrait voir aboutir le Plan d’urgence triennal pour l’accélération de la croissance (PLANUT), l’accélération des chantiers liés à l’organisation dès juin 2019, de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football, dont la réalisation des infrastructures se poursuit. Par ailleurs, le chef de l’Etat tient à l’opérationnalisation du Plan triennal « Spécial jeunes ». On ne saurait oublier que le Cameroun devrait être engagé sur certains fronts électoraux au cours de cet exercice. Dans le budget de l’exercice 2018, si l’on peut relever que les secteurs sociaux, qui constituent la priorité du gouvernement, continuent de se tailler la part du lion dans le cadre de la répartition proprement dite. Le département ministériel en charge des enseignements secondaires se voit doter d’une enveloppe de plus de 365 milliards de F. Les travaux publics arrivent en seconde position avec plus de 326 milliards de F contre 238,9 milliards de F pour la défense et 210,5 milliards de F pour l’éducation de base. Au centre des préparatifs de la CAN 2019, le ministère des Sports et de l’Education physique reste parmi les meilleures dotations budgétaires avec une prévision budgétaire qui s’établit à 146 milliards de F. Toute nouvelle institution créée en janvier dernier par le président de la République, la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme (CNPBM) s’en tire avec une dotation de 3,4 milliards de F pour cet exercice. De nombreuses institutions et départements ministériels ont vu leurs enveloppes budgétaires connaître une certaine baisse. Même la présidence de la République n’y échappe pas. Elle qui voit son enveloppe budgétaire passer de 48 à 46 milliards de F.
Jean Francis BELIBI

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