Cameroon: Pourquoi les banques sont réticentes à octroyer des crédits

Par Alliance NYOBIA, Cameroon Tribune du 11-04-2013

La sécurisation des financements octroyés aux entreprises au cœur d’un échange la semaine dernière au Gicam.

Des hommes d’affaires malhonnêtes. Des banquiers insuffisamment informés sur la viabilité réelle du projet à financer. La volonté de rembourser qui fait parfois défaut. Ces paramètres et bien d’autres ont été soulevés hier au siège du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) à Douala, lors d’une des traditionnelles rencontres sectorielles que le mouvement tient trimestriellement. Quelques données tendant à expliquer la « timidité » des banques locales à prêter aux entreprises, et plus particulièrement aux Pme/Pmi. L’image d’avaricieux accrochés à des coffres sur liquides, dont aucun franc ne doit s’échapper (sinon à des conditions draconiennes) ne doit pas beaucoup plaire aux banquiers. A un moment, il faut bien s’en défendre.
Mathieu Mandeng, président de l’Apeccam (Association des professionnels de l’épargne et du crédit du Cameroun) a en tout cas martelé que « tant que les banques n’auront pas la garantie » de rentrer dans leurs fonds, « elles ne prêteront pas. » Pourtant, rappellera Pierre Kam, Dg de Africa Leasing Company, des « ressources oisives » ne constituent pas l’idéal pour une banque. Il faut donc creuser du côté des garanties, de l’établissement de la confiance entre banquiers et chefs d’entreprise... Présent comme chef d’entreprise, Pierre Notue va estimer que les taux d’intérêt restent prohibitifs (15% en moyenne dans les banques), et proposer qu’ils soient revus en adéquation avec les marges des Pme. Il souhaitera en outre que les banques ne prennent plus plusieurs mois pour répondre à une demande de crédit.

Autres propositions d’intervenants, l’érection d’un Bureau d’informations crédit (des renseignements sur le potentiel emprunteur seraient communiqués à la banque), d’une centrale des risques, et bien sûr, le renforcement du cadre juridique. Mathieu Mandeng a appelé aussi à la mise en place de crédits alternatifs (comme le crédit-bail), question d’étoffer l’infrastructure financière. Au Cameroun, selon des chiffres communiqués par le Gicam, le taux de crédits octroyés par les banques au secteur privé est passé de 6,9% du Pib en 2007 à 13,9% en 2011. Au Sénégal, il est passé de 24,4% du Pib à 31,5% sur la même période.

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