Avec 106,8 milliards de FCFA mobilisés, la BDEAC entretient l’espoir d’une dynamisation de la bourse de la Cemac


(Investir au Cameroun) - Au terme d’un emprunt obligataire par appel public à l’épargne lancé à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC), basée à Douala, la capitale économique camerounaise, la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) a réussi à lever une enveloppe de 106,8 milliards de FCFA, soit plus de 6 milliards de FCFA de plus que les 100 milliards de FCFA sollicités.

Cette opération, dont les souscriptions se sont déroulées

du 21 au 29 décembre 2020, est la toute première levée de fonds organisée sur le marché financier unifié de la Cemac, depuis l’adoption, en juillet 2019, d’une nouvelle configuration du marché financier régional. Celle-ci est articulée autour d’un régulateur unique, basé à Libreville (Gabon), et d’une bourse unique (fusion entre la BVMAC alors basée au Gabon et le Douala Stock Exchange du Cameroun), dont le siège est à Douala.

L’emprunt obligataire de la BDEAC vient surtout redonner l’espoir d’une dynamisation effective du marché financier de la Cemac, qui n’a jamais véritablement décollé, en dépit des différentes mesures d’incitations prises par les autorités. Par exemple, alors qu’à fin juillet 2020 la capitalisation de la BVMAC sur le compartiment des actions atteignait à peu près 1% du PIB du Cameroun, celle de la bourse de l’Afrique de l’Ouest (basée à Abidjan) atteignait déjà 26% du PIB de la Côte d’Ivoire en 2018, selon l’Absa Africa Financial Markets Index, publié par l’Official Monetary and Financial Institution Forum.

Objectifs non atteints

Afin de s’imposer comme un instrument majeur pour le financement des économies de la Cemac, la BVMAC se prépare à accueillir six nouvelles entreprises. Il s’agit d’un engagement pris par les pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale, RCA et Tchad), et autour duquel avait d’ailleurs été bâti le plan d’actions 2020 de la BVMAC. Cet engagement n’ayant pas été respecté, les objectifs du plan d’actions 2020 de la bourse unifiée de la Cemac n’ont pas été atteints non plus.

Au demeurant, analyse un expert de la finance, même avec l’arrivée de six nouvelles entreprises sur la cote de la bourse sous-régionale, et le lancement de nouveaux emprunts obligataires tel que celui de la BDEAC, il sera difficile pour la BVMAC de réaliser, même en 2021, les ambitions contenues dans son plan d’actions 2020.

 Pour rappel, selon Jean Claude Ngwba, le directeur général de la BVMAC, ce plan d’actions prévoyait d’atteindre une capitalisation minimum de 1 200 milliards de FCFA sur le compartiment des actions (contre 149,5 milliards de FCFA de FCFA à fin juillet 2020, NDLR), et une capitalisation minimum de 1 000 milliards de FCFA sur le compartiment des obligations, contre 748,7 milliards de FCFA à fin juillet 2020.

BRM

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