Guy Gweth : le Cameroun attire « prioritairement des acteurs économiques faits pour la jungle »

Guy Gweth : le Cameroun attire « prioritairement des acteurs économiques faits pour la jungle »(Investir au Cameroun) - A l’occasion d’une conférence sur les enjeux stratégiques de la veille et de l’intelligence économique pour le Cameroun, Guy Gweth (photo), président du Centre africain de veille et d’intelligence économique (Cavie), a exposé le 8 novembre à Douala, sur quelques défis de l’économie camerounaise.
Sur les principaux points faibles, Guy Gweth a notamment évoqué la corruption, le poids des activités informelles, une croissance non inclusive car, « les riches se sont plus enrichis et les pauvres
se sont appauvris davantage entre 2000 et 2015 ». M. Gweth a aussi cité l’insuffisance des infrastructures, la faiblesse des échanges intra-africains
« figés à 13%», l’absence d’Etat de droit « qui ne rassure pas les investisseurs normaux», etc.
Pour le conférencier, tous ces points négatifs qui trouvent leur origine dans cinq dates clés, 1885, 1955, 1990, 2000 et 2015 font que le Cameroun attire « prioritairement des acteurs économiques faits pour la jungle ». Il s’agit ici des investisseurs peu portés sur le respect des droits de l’homme, du travail, de l’environnement, de la justice et de la responsabilité sociale des entreprises. « De fait, ils [les opérateurs économiques] ont l’impression d’opérer dans une zone de non-droit.», a indiqué le président du Cavie.
Pour sortir de l’ornière et atteindre les objectifs d’émergence en 2035, a insisté Guy Gweth, « le Cameroun doit impérativement accroître sa productivité, booster le secteur privé, passer le taux d’investissement à 30% en 2035, hisser la croissance du PIB réel à 2 chiffres entre 2020 et 2035, élever la croissance de la productivité à 3% entre 2020 et 2035 ».
Toujours selon le président du Cavie, le Cameroun doit mettre en place un dispositif de veille et d’intelligence allant du gouvernement aux entreprises, en passant par les régions et les collectivités locales décentralisées, au plus tard en janvier 2020.
S.A

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