Les pays de la CEMAC accusent un retard sur ceux de l’UEMOA en matière de partenariat public-privé
(Investir
au Cameroun) - La Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) vient
de publier une étude sur le contrat de partenariat public-privé (PPP)
appliqué dans la zone CEMAC (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon,
Guinée équatoriale et Tchad). Le PPP désigne ici un contrat par lequel
l’Etat ou une autorité publique confie à un prestataire privé la gestion
et le financement d’équipements, d’ouvrages ou leur construction
permettant d’assurer un service public.
Seulement, note la BEAC, « les pays
de la zone CEMAC accusent néanmoins un retard sur ceux de la zone UEMOA [Union économique et monétaire ouest-africaine] ».
Pour
preuve, indique la Banque centrale, deux pays de l’UEMOA (Bénin,
Burkina Faso) ont adopté récemment un document stratégique spécifique
aux PPP et cette sous-région est en passe d’adopter un cadre
réglementaire régional sur les PPP, en cours d’élaboration. Elle dispose
par ailleurs déjà d’unité régionale des PPP domiciliée au sein de la
Banque ouest-africaine de développement (BOAD), l’Unité régionale de
développement des PPP (URDPPP).
En
zone CEMAC, en revanche, les premières réflexions en vue de l’adoption
d’un cadre régional de PPP ont vu le jour au sein du Programme
économique régional (PER) qui répond à une vision de l’avenir de la
Communauté à l’horizon 2025, consistant à « faire de la CEMAC un
espace économique intégré émergent, où règnent la sécurité, la
solidarité et la bonne gouvernance, au service du développement
humain ».
Le PER prévoit ainsi dans son 7ème
programme, la mise en place d’un cadre institutionnel et réglementaire
régional pour l’investissement et le PPP devant permettre à la CEMAC de
rattraper le retard pris dans les infrastructures économiques de base
(électricité, transports, télécommunications, eau…) par le lancement de
grands projets d’infrastructures financés par des PPP.
La
BEAC ajoute que la mise en œuvre des contrats en mode PPP dans cette
sous-région pose de nombreuses difficultés au niveau opérationnel qu’il
convient de résoudre. Parmi elles, on peut indiquer des difficultés du
fait d’un cadre socioéconomique, soit inexistant, soit mal dimensionné,
auxquelles s’ajoute une règlementation financière quelque peu
pénalisante.
La Banque centrale formule le vœu suivant à l’endroit des autorités de la CEMAC : « Le
modèle de PPP doit évoluer afin de s’adapter au contexte local et ses
différentes exigences, sinon de nombreux projets structurants et
stratégiques pourraient être exposés au risque d’arrêt des chantiers
comme c'est le cas sur de nombreux projets initiés sous la formule des
PPP en Afrique centrale ».
S.A
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