Coopération sous-régionale: Le Cameroun et le Congo fusionnent pour le fer


Par Jocelyne N.MOULIOM, Cameroon Tribune du 02/10/2012

Les deux pays pensent à une exploitation conjointe de leurs gisements.

Le gisement de fer de Mbalam au Cameroun et celui de fer de Nabéba au Congo pourraient bientôt ne faire qu’un. On parlera alors du « Projet Mbalam-Nabéba ». C’est ce qui ressort de la concertation tenue les 26 et 27 septembre dernier entre les parties camerounaise et congolaise, à Brazzaville. Une concertation à laquelle une délégation ministérielle, conduite par Louis Paul Motaze, secrétaire général des services du Premier ministre et président du comité de pilotage du projet d’exploitation du fer de Mbalam, a activement pris part.
Le communiqué final rendu public à l’issue des travaux laisse voir la convergence de vue des autorités des deux pays sur les enjeux liés au développement intégré du projet conjoint Mbalam-Nabéba. En effet, cette coopération serait mutuellement bénéfique pour les différentes parties. Notamment via la mutualisation des deux projets miniers qui ont le même parrain, la possibilité pour le Congo d’évacuer des minerais par le chemin de fer camerounais et le port en eau profonde de Kribi. Le tout encadré par un accord bilatéral à signer au terme des négociations dans le cadre d’un comité inter-Etats déjà mis en place. Il a d’ailleurs été convenu que ce comité se réunirait alternativement à Yaoundé et à Brazzaville et la première session est prévue au Cameroun en décembre prochain.

Mais déjà, dans les projections, l’exploitation conjointe des gisements de fer de Mbalam et de Nabéba portera sur le développement de deux mines principales au Cameroun et au Congo, la construction d’une usine de traitement des minerais et des infrastructures associées, d’une ligne de chemin de fer reliant Nabéba à Kribi en passant par Mbalam, et d’un terminal minéralier au port en eau profonde de Kribi pour l’évacuation du minerai.
Par ailleurs, cette fusion ne sera pas profitable qu’au Cameroun et au Congo. D’autres pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) pourraient en tirer profit. C’est le cas du Gabon et de la Centrafrique qui disposent eux aussi de gisements de fer et pourraient utiliser la plate-forme infrastructurelle de base du Projet Mbalam-Nabéba pour l’évacuation de leurs ressources. Des projets qui, une fois réalisés, permettront de se rapprocher davantage de l’objectif de création d’un marché commun en zone CEMAC.
En tout cas, le Cameroun et le Congo sont déjà sur la bonne voie. En effet, outre le projet conjoint Mbalam-Nabéba, les deux pays sont engagés dans d’autres projets intégrateurs tels que la construction de la route Sangmelima-Ouesso en cours, la création de l’université inter-Etats Cameroun-Congo, l’interconnexion des réseaux à fibre optique, ainsi que le jumelage des villes de Sangmélima au Cameroun et Owando au Congo.

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